Dans la mesure où la formation professionnelle est une compétence des régions, il était important de pouvoir régionaliser nos résultats. Nous avions commencé cet effort il y a quatre ans. En 2020, alors que nous nous apprêtions à publier nos données, la crise sanitaire a éclaté, engendrant beaucoup d'incertitudes. Nous avons dû reprendre notre analyse pour tenir compte des effets structurels liés à la crise du covid. Le travail n'est donc pas encore achevé. D'ici à la fin de l'année, nous publierons des projections par région.
Vous avez évoqué la pénurie dans le domaine médical. Dans notre précédent rapport, nous ne confrontions pas les besoins de recrutement au nombre de nouveaux diplômés. Nous avions globalement bien identifié les besoins. En ce qui concerne les métiers du care et de la santé, nous avions sans doute anticipé le virage domiciliaire, en prévoyant trop d'emplois d'aides à domicile, et insuffisamment d'emplois d'aides-soignants et d'agents de service par rapport à ce qui s'est passé. Cependant ce virage semble amorcé.
En ce qui concerne les mesures concernant l'âge de départ à la retraite, nous nous appuyons sur les projections de l'Insee sur la population active : nous prévoyons une hausse tendancielle de l'âge de départ en retraite, car les personnes ont tendance spontanément à reculer leur âge de départ à la retraite, tandis que la réforme Touraine, qui augmente la durée de cotisation pour avoir une retraite à taux plein, continue de monter en charge. Ainsi la population active et le taux d'activité des personnes de plus de 55 ans augmentent spontanément. Nous n'avons pas intégré de nouvelles mesures de recul de l'âge de départ à la retraite, mais cela ne changerait pas massivement les chiffres, même si cela aurait pour effet de réduire un peu les besoins de recrutement.