Ce sujet, celui de l'articulation des temps, nous tient particulièrement à coeur. L'opposition entre temps court et temps long me semble complètement factice. « Quand il est urgent, c'est déjà trop tard », disait Talleyrand.
Tout ce travail d'anticipation à moyen et long terme consiste à porter un regard sur un futur relativement lointain pour se préparer dès aujourd'hui à intervenir, en prenant dès à présent des décisions concrètes. En matière de bifurcation écologique, par exemple, porter un regard lointain sur ce qui pourrait se passer permet de conclure qu'il y a urgence à agir. Du regard porté sur le temps long doivent se déduire un certain nombre d'avertissements et d'interpellations qui, étant de nature stratégique et politique, sont autant d'appels à l'action.
Nos organes de décision doivent ménager du temps, précisément, aux préoccupations de temps long, tout en les articulant de manière extrêmement précise à la question des grandes orientations stratégiques ou à celle de l'innovation. En d'autres termes, le travail sur le futur est efficient, y compris sur le court et le moyen termes.