Il me paraît très difficile, hélas ! en matière de crise, de tout prévoir ou de tout imaginer. En matière d'environnement et d'évolution du climat, à la limite, pourquoi pas ; en matière de santé, c'est déjà plus difficile. J'ai été rapporteur de la mission d'information du Sénat destinée à évaluer les effets des mesures prises ou envisagées en matière de confinement ou de restrictions d'activités ; les propositions que nous avons faites étaient en rapport étroit avec l'actualité. Nous sommes en vérité incapables de dire quels seront les risques sanitaires auxquels sera exposée notre population dans dix ou vingt ans. Personne n'avait prévu ce virus...
Qui pouvait dire que les talibans allaient reprendre le pouvoir en Afghanistan, ou qu'il y aurait la guerre en Ukraine, des dizaines de milliers de morts, des villes détruites, 4 millions de réfugiés ? Pour ce qui est de prévoir les crises, je suis donc un peu circonspect. Certains événements peuvent être prévus et imaginés ; d'autres, lorsqu'ils se produisent, nous prennent au dépourvu : par définition, rien n'a été organisé pour les affronter.
Un mot sur votre proposition d'instaurer une journée de préparation aux crises. Dans les Hauts-de-Seine, des journées de sensibilisation aux crises ont été organisées. Pour être tout à fait franc, le succès n'a pas vraiment été au rendez-vous : les parents nous ont reproché d'inquiéter des jeunes déjà très inquiets...