En effet, nous ne pouvons pas prévoir l'imprévisible. En revanche, pour nous préparer à l'imprévisible, nous pouvons formaliser et toucher du doigt ce que signifie se retrouver plongé dans des situations de crise.
De mon point de vue, il n'y a pas aujourd'hui en France de dispositif global permettant d'anticiper les crises et de traduire ces anticipations dans des formats que les différents acteurs pourraient s'approprier.
Dans ce rapport, nous proposons un travail d'anticipation des possibles crises à venir, en formalisant différents types de crises, pour entraîner nos capacités de réponse à ces crises. Ce travail est à l'image de celui des militaires ou des assureurs, qui construisent des cas de figure et des théâtres d'opérations fictionnels pouvant ressembler aux situations de demain, pour mieux se préparer.
Il y a donc un travail d'anticipation et un travail qui mêle l'analyse et l'imagination pour construire des situations concrètes et amener les différents acteurs à se préoccuper des grands facteurs de crise. Aujourd'hui, il me semble qu'il n'existe ni dispositif interministériel permettant de mener ce travail, ni ministère des crises - je ne dis pas qu'il faut en créer un.
Je laisse Jean-Christophe Combe répondre à la question de savoir comment construire la responsabilité de chacun par rapport à ces différentes crises.