Nous ne pouvons raisonner aujourd'hui comme nous le faisions il y a six ou neuf mois. La situation a complètement évolué. Nous l'avons d'ailleurs perçu à travers le changement de position, que nous pouvons juger positif, de nos amis européens quant aux efforts à réaliser dans le domaine militaire.
Comme vous le souligniez tout à l'heure, une mutation de point de vue devra s'opérer s'agissant du financement de l'armement européen. Nous pouvons espérer que les évolutions politiques constatées à la suite de l'invasion en Ukraine suivront cette ligne.
N'est-il pas indispensable, en France, d'envisager un effort financier plus important que celui qui est prévu dans le cadre de la LPM ? Compte tenu du contexte, de ce qu'il se passe en Ukraine et des perspectives de conflits de haute intensité qui se présentent, un « big bang » financier n'est-il pas indispensable pour nos armements et le financement de nos armées, sachant que des difficultés en matière de disponibilité sont à prendre en considération ? Un effort financier considérable est à fournir, dans le cadre de la présente LPM et de celle qui la suivra.
Par ailleurs, le renseignement français a été peu évoqué depuis le début de la guerre en Ukraine, contrairement aux renseignements américain et britannique. Est-ce par discrétion ou pour d'autres raisons ?
Nous nous étions inquiétés lors de votre précédente audition d'un risque de trou capacitaire sur les missions stratégiques du renseignement électronique d'ici la mise en oeuvre du nouveau programme Falcon. Pourriez-vous nous fournir des informations à ce sujet ? Ne risquons-nous pas d'avoir du retard dans ce domaine ? Quels problèmes rencontrez-vous dans le domaine du renseignement aérien, particulièrement du renseignement spatial ?