Merci de ces propos qui se complètent et donnent une vue d'ensemble. Notre objectif avec cette mission d'information est bien d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur le problème et de faire en sorte que nos recommandations puissent changer les choses.
Je crois que nous ne devons pas renoncer à l'éducation à l'égalité, dès le plus jeune âge. Établir la sexualité sur le respect, sur le plaisir partagé, c'est être convaincu de l'égalité entre les êtres humains. C'est à cette éducation de l'égalité qu'il ne faut pas renoncer, alors qu'elle est absente des programmes scolaires. Ensuite, il faut souligner l'importance de la formation des enseignants à ces questions : il est certain qu'on ne peut convaincre si l'on n'est pas convaincu soi-même, si l'on n'a pas les outils pertinents pour le faire. Un professeur de SVT nous a rapporté que des élèves ont contesté une planche anatomique d'une femme, au motif que des poils pubiens ne devraient pas y figurer puisque, soi-disant et d'après les contenus pornographiques qu'ils avaient pu visionner, les femmes seraient dépourvues de pilosité à cet endroit... Cela pose la question de l'éducation à l'image en général, du développement de l'esprit critique, ce qui vaut face à la pornographie comme sur bien d'autres sujets.
Enfin, il faut aussi faire un travail auprès des parents, qui sont parfois très démunis et qui ne savent pas comment faire. Dans ma pratique d'orthophoniste, j'ai remarqué que les parents étaient de plus en plus en besoin d'information et qu'ils étaient de plus en plus démunis face aux problèmes que leurs enfants rencontraient. Il y a ce besoin. Qui va y répondre ? Nous savons que ce n'est pas l'école...