– Exactement.
Pour terminer mon propos, nous sommes allés jusqu’à prévoir la signalétique du dernier kilomètre. Certaines personnes ont dit qu’il n’y avait aucune signalétique aux abords du Stade de France : évidemment, c’est complètement faux. Avec l’UEFA, nous avons balisé ce dernier kilomètre, prévoyant un dispositif pour orienter les spectateurs en fonction de leur arrivée par la ligne 13, le RER B ou le RER D. Nous sommes allés jusqu’à prévoir une procédure permettant, en cas d’engorgement, aux supporteurs en provenance du RER D de se diriger vers l’arrivée du RER B, où l’avenue est plus large, pour accéder au Stade de France et aux couloirs de palpation.
Un autre enseignement que nous souhaiterions mettre en avant concerne la coordination. Organiser un événement, c’est évidemment coordonner toutes les parties prenantes ; organiser une finale de Ligue des champions est un événement à part. Cela ne revient pas uniquement à prendre en compte le Stade de France et ses dix-huit portes d’accès, mais aussi l’ensemble des flux piétons, véhicules, autocars et transports en commun qui y donnent accès. Nous recommandons vivement qu’à l’avenir nous nous coordonnions avec la préfecture de police de Paris pour construire le dispositif d’accueil et de sécurité de l’événement.
Vous avez, sur un événement comme celui-là, 75 000 personnes à acheminer. Notre métier est de les prendre en charge aux points de préfiltrage et aux portes du Stade de France ; le métier de la RATP et de la SNCF est de nous amener ces spectateurs ; la compétence de la DOPC est de nous aider à encadrer ces personnes pour qu’elles soient accueillies dans les meilleures conditions de sécurité. Le samedi 28 mai, la RATP, à travers les lignes B et D du RER, nous a envoyé un flux de supporteurs ininterrompu sur lequel nous n’avions pas d’information. Le RER B ou D, c’est huit trains par heure, avec pour chacun une capacité d’emport de 1 600 à 2 000 personnes qui sont acheminées vers le Stade de France sans information sur la situation à la sortie de la gare, que nous devons faire entrer en nous assurant qu’elles ont un titre d’accès valable, qu’elles respectent les consignes du plan Vigipirate et qu’elles sont au bon endroit. Quand vous nous poussez entre 12 600 et 20 000 personnes par heure, la chose devient extrêmement compliquée dès que vous rencontrez des difficultés d’engorgement. Il faudra faire en sorte, demain, que nous co-construisions nos dispositifs, pour que les forces de sécurité privée et leur positionnement soient en adéquation avec les forces de sécurité publique. Le dernier France-Danemark en est le meilleur exemple : cela a fonctionné parce que nous nous sommes parfaitement coordonnés. La FFF portait la responsabilité de l’organisateur, la DOPC nous a accompagnés pour prendre en compte l’ensemble des supporteurs et leur permettre d’accéder au Stade de France dans les meilleures conditions.
Un troisième enseignement a trait à la billetterie dématérialisée. Le sujet est simple : un billet papier est falsifiable. L’enquête qui est menée aujourd’hui, pour laquelle nous avons été auditionnés jeudi dernier, pour laquelle l’UEFA va être prochainement auditionnée par la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), est en train de prouver que la fraude était massive, organisée par des imprimeurs professionnels. C’est à l’issue de cette enquête que nous connaîtrons le nombre de faux billets qui ont été dupliqués et imprimés. La certitude que nous avons, c’est qu’aucun e-billet n’a pu être falsifié. Nous recommandons vivement, pour les prochains événements, si le Gouvernement donne son accord, que l’accueil ne se fasse qu’à la stricte et unique condition qu’aucun billet ne soit en version papier. Cela évitera un nombre considérable de fraudes, de faux billets et permettra de fluidifier les accès au Stade de France.