rapporteure. – Il ne faut surtout pas se décourager, ai-je envie de dire pour commencer : éradiquer l’obésité est un but qui reste à atteindre – et cela fait des dizaines d’années que nous échouons.
J’aimerais vous entendre sur les inégalités de genre. En France, on constate que ce sont les femmes et les filles qui sont les plus touchées par l’obésité ; or vos données tendent à montrer le contraire. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Concernant la santé tout au long de la vie et dès le plus jeune âge, avez-vous des recommandations spécifiques ? Je pense à des programmes d’éducation et de prévention tels que le programme Malin, qui visait y compris les parents et s’assortissait non seulement de conseils, mais aussi d’une aide financière permettant d’accompagner les familles dans l’achat de produits spécialement destinés à la toute petite enfance.
Une remarque générale : il manquait à votre présentation, me semble-t-il, un volet économique relatif à la politique commerciale et au secteur agroalimentaire, dont on sait combien il peut se montrer redoutable pour certaines tranches d’âge et catégories sociales – les industriels savent très bien comment amener le consommateur là où il ne faudrait pas qu’il aille.
Dr Ivo Rakovac, conseiller du programme de surveillance des maladies non transmissibles de l’OMS. – S’agissant des inégalités entre les sexes, il existe des différences selon les pays. Bien évidemment, il faudrait effectuer une analyse en profondeur, dans chaque pays, selon le groupe d’âge, mais aussi selon le sexe, pour mieux connaître les catégories de population les plus exposées au risque.
Très souvent, la prévalence est plus élevée chez l’homme, alors que les femmes ont plus tendance à développer une obésité tout au long de leur vie. On observe également des inégalités importantes au regard de l’activité physique.
Le problème est complexe, et les résultats peuvent être différents selon les pays et les régions du monde. Je vous suggère de vous intéresser aux données détaillées dont vous disposez.
Dr Chizuru Nishida. – S’agissant du soutien financier apporté par le gouvernement français aux parents, pour leur permettre d’acheter les produits les meilleurs pour la santé, je considère qu’une telle mesure est vraiment fantastique ! Toutefois, il est également très utile d’expliquer ce qui fait qu’un aliment est bon pour la santé, afin de guider des changements de comportement.
Pour ce qui concerne le marketing, nous sommes tout à fait conscients des stratégies de l’industrie agroalimentaire.