rapporteure. – Dans votre dernier rapport, vous alertez sur l’expansion de cette épidémie en Europe et sur ses conséquences. Nous partageons votre constat. Estimez-vous que les politiques de santé publique, en France, ne sont pas à la hauteur des enjeux et qu’il faudrait introduire une plus grande coercition ?
Quels outils préconisez-vous pour faire adhérer la population, en particulier celle qui est la plus éloignée des recommandations ? En effet, une fois le constat posé, nous n’avons pas forcément à notre disposition d’outils pour lutter contre l’obésité.
Enfin, pensez-vous que l’évolution des modes de vie, l’industrialisation, l’abandon de l’alimentation traditionnelle, ont un impact sur le surpoids et l’obésité ?
Dr Chizuru Nishida. – Le gouvernement français a mis en œuvre des taxes sur les boissons sucrées. D’après nos informations, ces politiques ont été révisées, afin de les rendre plus restrictives. Par ailleurs, ce gouvernement évalue l’impact de cette politique fiscale. C’est formidable ! En effet, très souvent, l’évaluation périodique de l’impact des différentes mesures prises n’est pas faite. Or il est extrêmement important d’évaluer les politiques mises en œuvre et de les ajuster, afin d’atteindre les cibles déterminées.
S’agissant de l’industrialisation et de la mondialisation, il est vrai que les habitudes alimentaires ont changé, en France, en Europe, mais aussi partout dans le monde. Ainsi, un plus grand nombre de produits hautement traités, qui sont plus riches en sucre et en sel, sont désormais disponibles pour de nombreux groupes de population. Il convient d’être bien conscients de ces changements d’habitudes alimentaires.
La mise en œuvre d’une politique ne suffit pas : il faut également suivre l’évolution de l’environnement en cours de transformation.