Intervention de Elisabeth Borne

Réunion du 6 juillet 2022 à 21h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Elisabeth Borne :

Je vous parle avec responsabilité, car je connais, comme vous, tous les défis qui nous attendent.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie est le rappel douloureux que la paix est fragile. Monsieur le président du Sénat, je vous sais très attentif à la situation ukrainienne. Je sais aussi que vous serez dans quelques heures à Kiev.

Cette guerre a des conséquences concrètes : l’inflation, notamment dans le secteur de l’énergie, pèse sur le pouvoir d’achat des Français, et les perspectives économiques s’assombrissent.

Par ailleurs, l’épidémie de covid-19 n’a peut-être pas dit son dernier mot : nous devons rester vigilants.

Le réchauffement climatique devient chaque seconde plus inéluctable.

L’insécurité gâche encore le quotidien de trop de nos concitoyens.

Les inégalités territoriales sont autant de fractures pour le pacte républicain. Elles menacent l’unité de notre pays.

Dès lors, nous avons la responsabilité d’agir. Nous le devons aux Français, et mon gouvernement s’y emploiera avec force.

Ces dernières semaines, à quatre reprises, les Français ont choisi entre les différents projets présentés à leurs suffrages. Ils ont réélu le Président de la République, puis élu, à l’Assemblée nationale, une majorité relative.

Dans ce résultat, nous entendons la volonté de dialogue accru et de construction commune. Dans le verdict des urnes, nous percevons des inquiétudes, des peurs et des colères. Dans l’abstention, trop forte, nous devinons aussi de la défiance et, parfois, de la résignation.

Beaucoup de Français n’ont plus confiance en la politique, en nos institutions, pour leur apporter des solutions concrètes et changer leur quotidien. Nous devons leur répondre.

Cela passe d’abord par une action résolue, par des résultats concrets, qui se voient et changent le quotidien des Français – j’y reviendrai.

Cela implique sans doute aussi des changements institutionnels. Mais on ne modifie pas les institutions sans consulter, sans dégager un consensus. Le Sénat sera pleinement associé à ces réflexions et à la mise en œuvre des évolutions de nos institutions. Sous l’égide du Président de la République, une commission transpartisane sera instituée à la rentrée pour y parvenir.

Répondre au message des Français, c’est changer certaines pratiques. Bâtir des compromis, ce n’est pas se renier : c’est choisir de construire autour de ce que nous avons en commun. Ce n’est pas mettre de côté nos différences : c’est assumer les clivages et les désaccords, mais refuser les postures. En cela, le Sénat a été précurseur.

Mon gouvernement partage avec vous bon nombre de priorités et même, sans aucun doute, de solutions.

Dans certains domaines et pour certains textes, au-delà de ce que la Constitution prévoit, le travail parlementaire pourra commencer dans cet hémicycle avant de se prolonger à l’Assemblée nationale.

Ainsi, le Sénat pourra pleinement agir comme force de coconstruction, au service des territoires et des Français.

1 commentaire :

Le 20/07/2022 à 15:23, aristide a dit :

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"Le réchauffement climatique devient chaque seconde plus inéluctable."

C'est sûr que si vous ne plantez pas les 3 milliards d'arbres promis par l'Union européenne, ça chauffera toujours davantage. Les Français n'ont pas l'air bien conscients des risques, car ils ne font presque rien en faveur du climat.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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