Puisque nous cherchons à faire des économies, acceptons d’être moins pointilleux sur les normes qui contraignent souvent nos collectivités.
Enfin, nous partageons votre regard sur l’état de la planète, le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité et les pollutions en tout genre. Comme vous, nous considérons que la décroissance n’est plus une option, car elle est socialement et humainement impraticable, en France comme ailleurs.
Nous croyons que la puissance de l’innovation nous permettra de sortir par le haut des contradictions de notre modèle, ce qui, comme vous l’avez précisé, ne pourra pas se faire sans le nucléaire – la crise ukrainienne l’a encore cruellement rappelé. Nous ne pouvons que nous réjouir de vos engagements, mais nous ne sommes pas pour autant sortis de l’ambiguïté. Six projets fermes d’EPR, c’est peu, et il faudra aller plus loin.
Par ailleurs, la part du nucléaire est toujours limitée à 50 % du mix électrique. Enfin, il faudra sûrement prolonger le plus possible la durée de vie des réacteurs actuels, comme aux États-Unis, sous peine d’être contraints de recourir au gaz ou au charbon – la réouverture de Saint-Avold en témoigne –, et donc de faillir à nos obligations de réduction des émissions de carbone.
Dans le même esprit de responsabilité et de réalisme, il est certes nécessaire de limiter l’artificialisation des terres, mais nous nous opposons totalement à une approche dogmatique qui fige les territoires.