Intervention de Jean-François Rapin

Commission des affaires européennes — Réunion du 15 juin 2022 à 8h30
Institutions européennes — Conférence sur l'avenir de l'europe - communication

Photo de Jean-François RapinJean-François Rapin, président :

Les propositions en matière d'environnement, d'énergie et de transports renvoient à des objectifs généraux largement partagés par les citoyens européens, tels que la nécessité d'accélérer la transition écologique et de réduire la dépendance énergétique de l'Union, plutôt qu'à des mesures concrètes.

Ces propositions recoupent très largement celles de la Commission européenne dans le cadre du Pacte vert pour l'Europe et en matière de réduction des déchets et des emballages. L'utilisation de l'énergie nucléaire dans le cadre de la transition écologique est évoquée sous le seul angle de l'évaluation, ce qui laisse penser qu'elle ne pourrait constituer une solution pérenne. D'autres mesures proposées sont déjà en cours d'examen par les institutions européennes, telles celles qui concernent le stockage ou des achats communs d'énergie.

En ce qui concerne les sujets économiques, je relève particulièrement la consolidation de la monnaie unique, ainsi que l'achèvement de l'union bancaire en zone euro et de l'union des marchés de capitaux. Le chemin sera rude, comme le montrent les divergences de vues récurrentes entre États membres sur la mutualisation des risques ou la quantification du risque souverain. Un programme de travail à l'horizon de 2030 pourrait toutefois être adopté la semaine prochaine par l'Eurogroupe.

Les citoyens appellent également au développement de technologies stratégiques dans l'industrie européenne. La nouvelle stratégie industrielle révisée, avancée par Thierry Breton, qui promeut les projets importants d'intérêt européen commun (PIIEC) et les entreprises communes, va dans ce sens, comme les aides européennes en matière de recherche et développement.

Reste à veiller à ce que ces financements, qui peuvent bénéficier à des entreprises de pays tiers, ne profitent pas systématiquement plus à certains États membres qu'à d'autres. Intel a ainsi prévu d'installer sa recherche européenne en matière de microprocesseurs en France, mais ses usines de production en Allemagne. Au-delà, c'est l'articulation entre la politique industrielle et le bon fonctionnement de la concurrence dans le marché intérieur à laquelle il faut veiller.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion