Intervention de Jean-Yves Leconte

Commission des affaires européennes — Réunion du 15 juin 2022 à 8h30
Institutions européennes — Conférence sur l'avenir de l'europe - communication

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

L'objectif de cette Conférence était de faire participer tous les citoyens. Nous étions circonspects à son égard, compte tenu du calendrier et de la volonté de conclure avant la fin de la présidence française.

Si nous voulons vraiment un débat citoyen sur la politique européenne, nous devons sauter le pas concernant les listes transnationales et la désignation du président de la Commission par un processus politique, et non plus par consensus entre les États membres. Il faut de l'audace sur ce sujet.

Je renchéris sur l'absence de débat sur l'élargissement : je regrette que les candidats à l'adhésion à l'Union n'aient pas été représentés. C'était déjà le cas lors de la convention présidée par Valéry Giscard d'Estaing. Si nous avons aujourd'hui des décalages avec les États d'Europe centrale, c'est peut-être aussi parce que nous avons réfléchi à notre avenir sans eux.

En ce qui concerne les migrations, il faudrait clarifier la répartition des compétences. Nous l'avons vu lorsque nous avons entendu Fabrice Leggeri, l'ancien directeur exécutif de Frontex : on ne peut pas considérer les frontières comme une compétence exclusive de chaque État membre et en même temps construire une agence commune, Frontex. On voit bien en Grèce que cela ne peut plus tenir.

Nous avons constaté, avec la protection temporaire accordée aux réfugiés ukrainiens, que la liberté de circulation des demandeurs d'asile en Europe n'était pas une mauvaise chose. Cela se passe mieux ainsi. Même constat concernant l'accès immédiat au marché du travail qui leur a été offert. L'intégration se fait d'abord par le travail. Il n'est pas très logique de demander à des personnes qui réclament une protection de ne pas travailler pendant six mois, voire un an.

En ce qui concerne la santé, il ne faut pas sous-estimer la différence entre le système français et celui des autres États membres. En France, les soins assurés par le secteur privé sont remboursés, alors qu'ailleurs, secteur privé et secteur public sont totalement séparés.

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