Profondément enraciné dans son Vercors qu’il aimait tant, il fut maire d’Autrans pendant un quart de siècle, vice-président du conseil général, conseiller régional et, en 1983, il fut élu sénateur de l’Isère, mandat qu’il exerça avec exemplarité et conviction jusqu’en 2011.
Pour lui, notre assemblée était – je le cite – « une école de la vie ». Il fut un grand sénateur.
En témoigne l’affection que tous ses collègues, quelle que soit leur appartenance politique, lui portaient. Il siégea à son arrivée au sein du groupe de l’Union centriste des démocrates de progrès, puis au groupe de l’Union Centriste et, enfin, au groupe UMP.
En témoignent également les éminentes fonctions qui lui furent confiées au Sénat : secrétaire du bureau, vice-président du Sénat, questeur. Il présida à lui seul plus de 2 000 heures de séance.
En témoignent enfin ses combats, tout d’abord au sein de la commission des affaires économiques, puis au sein de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
Dans le livre retraçant sa vie, Le Renard du Vercors, il écrit : « Cet attachement viscéral au village d’Autrans, à ce Vercors, m’a souvent conduit à m’en éloigner pour pouvoir mieux y revenir. Le renard du Vercors regagne toujours sa tanière. »
Toute sa vie, Jean Faure puisa dans cette sagesse son humanisme, dont nous garderons le souvenir.
J’ai eu l’occasion de lui rendre hommage le 18 mai dernier à Autrans, au milieu de ses montagnes, en présence de ses proches, des élus et de sa famille.
Je voudrais associer au moment de recueillement que nous allons observer trois autres anciens collègues qui, malheureusement, nous ont quittés depuis la suspension de nos travaux en mars : Michel Delebarre, qui nous a profondément marqués, Dominique Mortemousque, qui incarnait si bien la Dordogne et la ruralité, et Ivan Renar, homme de musique et de culture, dont nous gardons un vif souvenir et qui fut, lui aussi, secrétaire du Sénat.
Ainsi va la vie, mais il est important que nous inscrivions nos travaux dans la continuité de l’action – et de la diversité politique – de ces collègues.
Je vous propose d’observer un instant de recueillement.