Madame la Première ministre, les Français ont chaud aujourd’hui, mais ils ont peur d’avoir froid cet hiver, et ils ont raison : crise énergétique sans précédent, fin du gaz russe, production nationale d’électricité historiquement faible, prix élevés, etc. C’est inquiétant pour les ménages et pour notre économie de production.
Cette situation était pourtant prévisible. En février, nous vous alertions sur le probable blackout et nous avions formulé douze recommandations. Pas de réponse, évidemment.
Surtout, nous avons perdu dix ans : dix ans d’une politique énergétique qui s’est acharnée, comme nous l’avons entendu ce matin, à détruire le monde d’hier avant de construire l’énergie décarbonée de demain. Un exemple emblématique en est la fermeture de la centrale de Fessenheim, d’une capacité de deux gigawatts. Et dire que nous rouvrons des centrales à charbon… Quel échec !
Pour le nucléaire, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit toujours l’arrêt de douze autres réacteurs. C’est contraire au discours du Président de la République à Belfort. Quand passerez-vous donc des annonces aux actes ? Même question pour la construction des nouveaux EPR (European Pressurized Reactor).
Pour garantir la sécurité d’approvisionnement à court terme, il nous faut un grand plan d’action. Depuis des années, le Sénat demande la consolidation et la simplification de MaPrimeRénov’, des certificats d’économie d’énergie (C2E), l’accélération de la production de biogaz, la conversion au biocarburant, le retour en grâce de l’hydroélectricité, la simplification des projets d’énergie renouvelable (EnR) avec les collectivités territoriales.
Madame la Première ministre, quelle est votre feuille de route énergétique ? Nous sommes un peu perdus devant tant de revirements…