La guerre en Ukraine nous rappelle que l'alimentation peut être une arme, que Vladimir Poutine exploite avec cynisme. Après le chantage aux hydrocarbures, il s'est lancé dans un bras de fer alimentaire avec la communauté internationale. Face à cela, nous devons réaffirmer la nécessité d'une souveraineté alimentaire européenne, en nous adaptant à la situation géopolitique. Depuis sa création, l'Europe s'est mobilisée à travers la PAC (politique agricole commune) pour assurer son autonomie alimentaire. Or celle-ci est fragilisée depuis plusieurs décennies.
Où en est la mobilisation des stocks ukrainiens ? Quid des contraintes liées à la jachère obligatoire prévue dans les nouvelles dispositions de la PAC et au Pacte vert ? Pouvons-nous espérer qu'enfin la Commission européenne intègre la nouvelle donne géopolitique et géostratégique ? L'Europe doit cesser de faire preuve de naïveté. La France reste l'une des puissances agricoles de l'Union européenne, mais sa balance commerciale s'érode depuis 2015. Elle perd en compétitivité dans de nombreux secteurs. Le plan stratégique national 2023-2027 proposé par le ministre Julien Denormandie a été jugé insuffisant pour faire face aux enjeux du monde agricole.
Qu'en est-il de la stratégie Farm to Fork ? Ne faisons pas de notre agriculture ce que nous avons fait de notre industrie. Ces questions devraient être à l'ordre du jour du prochain Conseil européen. Il y va de l'avenir de l'Union européenne, de notre souveraineté alimentaire et de notre indépendance.