Pour le mot de la fin, je cède la parole à Mme Nadia Sollogoub, sénatrice de ce département.
Mme Nadia Sollogoub - Je remercie particulièrement M. Adrien Aufèvre, maire de Livry, qui nous a permis de donner aujourd'hui une image de la Nièvre comme un département jeune avec beaucoup de projets et une vraie énergie. Nous avons vu un jeune maire, un jeune président avec un projet tout à fait innovant, un jeune projet agricole et une jeune reconversion.
Nous avons pu montrer que dans un département comme le nôtre, pauvre sur certains aspects, nous sommes aussi extrêmement force de propositions. C'est dans la Nièvre que le premier projet de maison pluri-professionnelle de santé a vu le jour.
Je constate en revanche deux obstacles.
Premièrement, lorsque notre département souhaite regagner des habitants, se développer et attirer de nouveaux projets, nous avons perdu la dynamique de la taxe d'habitation, notamment à Livry. Si de nouveaux habitants s'installent, nous nous trouverons contraints dans les ressources.
Deuxièmement, comment développer un territoire lorsque nous sommes limités dans l'accès aux terrains ? Je sais que nous travaillerons sur ce sujet. Dans certaines communes du Morvan, tous les terrains sont vendus. En tant qu'élus, nous ne voulons pas agir de façon irresponsable ou défigurer le territoire, mais nous sommes soumis à un dilemme.
Merci. Au Sénat, nous partageons l'inquiétude concernant les finances.
De plus, Nadia Sollogoub a évoqué l'objectif de zéro artificialisation nette des sols, qui constituent une très grande préoccupation pour les élus de tous les territoires. Ne nous méprenons pas, nous ne sommes pas des défenseurs de l'étalement urbain. En revanche, au-delà des déclarations d'intention, il faut s'assurer de la faisabilité de l'exercice. Comment permet-on à des territoires d'être sur une courbe de dynamisme quand, en même temps, on impose un objectif de zéro artificialisation nette des sols, qui pose naturellement un problème pour la relocalisation de l'industrie, un enjeu de spéculation foncière et de survie de communes ?
Le Sénat est très mobilisé sur ce sujet. Je vous invite à répondre, jusqu'au 27 juin, à la consultation lancée par le Sénat pour recueillir les suggestions de tous les élus locaux afin de voir s'il est possible, sans remettre en cause l'esprit, de formuler des propositions et des adaptations.
Sincèrement, je ne sais pas comment nous réglerons cette problématique. Parfois, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Notons que nous ne faisons pas de procès d'intention à l'objectif zéro artificialisation.
Le Sénat est la voix des territoires, ce que nous portons avec beaucoup de convictions.
Je suggère que les maires ou les présidents de département qui décident d'interrompre leurs fonctions jouent un rôle senior dans les ministères afin de porter la parole des territoires. Dans nos propositions, nous ajouterons qu'un coaching de fonctionnaires peut être effectué par des élus car nous devons parler la même langue.
Merci de votre attachement à votre territoire et de votre action.
Nous savons que dans les territoires sont créés des possibles et des initiatives, que nous serons heureux de porter et de rapporter. Ces initiatives inspireront bon nombre de nos collègues. Nous devons nous habituer au changement de cadre de vie et au fait que des acteurs s'impliquent différemment et joyeusement.
La réunion est close à 17 h 15.