Intervention de Gabriel Attal

Réunion du 19 juillet 2022 à 14h30
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2021 — Discussion générale

Gabriel Attal :

Comme l’a annoncé le Président de la République, notre objectif est de ramener le déficit public sous la barre des 3 % en 2027.

S’agissant de la dette des administrations publiques, elle a été ramenée à 112, 5 % du PIB en 2021, après avoir atteint son plus haut niveau historique en 2020, à 114, 6 %. Notre objectif est de la stabiliser en 2026, puis de la réduire de façon graduelle.

Pourquoi faut-il ramener le déficit public en deçà des 3 % de notre richesse nationale et stabiliser la dette ? Non pas parce que ce chiffre serait un totem. Non pas pour nous soumettre à je ne sais quel diktat.

Tout d’abord, parce qu’une grande nation honore ses engagements. Nous avons des engagements à l’égard de nos partenaires européens, et c’est une partie de notre crédibilité qui est en jeu.

Ensuite, parce que, sur le plan monétaire, nous sommes en train de changer d’époque. Pour parler clair, ce qui était soutenable dans un environnement de taux d’intérêt faibles ne l’est plus quand ceux-ci remontent, comme c’est le cas aujourd’hui.

Enfin, je veux rappeler que laisser filer les comptes, c’est se priver des moyens pour agir en temps de crise. C’est justement parce que nous avons retrouvé des marges de manœuvre financières grâce au sérieux budgétaire entre 2017 et 2020 que nous avons pu financer le « quoi qu’il en coûte ».

Est-ce à dire, pour autant, que nous allons augmenter les impôts des Français ? Non. Nous les avons baissés de 50 milliards d’euros au cours du précédent quinquennat et nous continuerons de les réduire, à la fois pour les ménages – je pense notamment à la suppression de la contribution à l’audiovisuel public prévue dans le projet de loi de finances rectificative qui vous sera soumis dans les prochains jours – et pour les entreprises – nous allons proposer de supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE) pour continuer à baisser les impôts de production.

Est-ce à dire que nous allons démanteler les mécanismes de protection, alors que l’inflation fait rage ? Non. Nous allons les maintenir, voire les renforcer, pour celles et ceux qui en ont le plus besoin, avec les 20 milliards d’euros de mesures contenues dans le paquet pouvoir d’achat examiné en ce moment même par l’Assemblée nationale et dont vous serez prochainement saisis.

Mesdames, messieurs les sénateurs, vous l’aurez compris, notre stratégie est claire : tenir les comptes pour continuer de protéger les Français et pour pouvoir financer les dépenses prévues, imprévues et même imprévisibles. En tant que ministre des comptes publics, je serai le garant scrupuleux de cet équilibre et je sais que je vous trouverai à mes côtés.

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