Intervention de Catherine Colonna

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 19 juillet 2022 à 16h30
Audition de Mme Catherine Colonna ministre de l'europe et des affaires étrangères

Catherine Colonna, ministre :

Monsieur Gattolin, le Sri Lanka est soumis depuis longtemps aux influences de la Chine et de l'Inde. Ce qui a précipité la crise est l'incapacité du pays d'honorer ses dettes, et de se procurer un certain nombre de biens de première nécessité ou de médicaments - la guerre en Ukraine a peut-être joué un rôle. La question de la soutenabilité de sa dette est posée. Il est important que le pays ne soit pas imprudent et ne se lie pas les mains en s'endettant auprès de pays qui lui offrent des conditions attractives à court terme, mais pénalisantes à terme. Dans l'immédiat, je ne vois pas de sortie de crise sans une intervention du FMI pour définir un programme d'assistance, avec une restructuration de la dette assortie d'un programme de réformes.

Monsieur Vaugrenard, je forme le voeu que le départ de M. Johnson améliore notre relation avec le Royaume-Uni. J'ai déjà eu l'occasion de le dire publiquement. Mais je ne sais pas si ce voeu sera exaucé : nous devons attendre l'issue de la campagne électorale au sein du parti conservateur britannique pour le savoir. Pour l'instant l'heure est plutôt à la surenchère qu'à la perspective de meilleures relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne...

Monsieur Cadic, nous voyons bien les manoeuvres russes en Afrique et nous alertons nos partenaires africains pour qu'ils ne cèdent pas à leurs sirènes. S'agissant de l'or, je reviendrai vers vous avec une réponse précise.

Merci d'avoir souligné que les services diplomatiques et consulaires ne sont pas qu'un coût, mais qu'ils rapportent aussi de l'argent, tout en remplissant leurs missions de service public !

Une loi de programmation consulaire, pourquoi pas ! Il convient toutefois d'attendre le résultat des États généraux à l'automne. Je suis ouverte à cette possibilité ; en tout cas, une telle loi ne devrait pas être limitée au champ consulaire, mais viser aussi le champ diplomatique. Je rappelle aussi qu'une partie des sous-effectifs dans nos ambassades est due au fait qu'il a fallu réduire la voilure pendant l'épidémie de covid et faire face aux confinements.

Monsieur Cigolotti, je travaille sans relâche sur la question des mouvements diplomatiques depuis le jour où j'ai été nommée. Les nominations doivent passer en Conseil des ministres. Quelques nominations ont déjà été annoncées début juin. Un travail préparatoire a été fait, qui devrait aboutir demain ou la semaine prochaine...

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