Concernant l'aide publique au développement, nous nous en tenons aux critères du comité de l'aide au développement de l'OCDE. Ce sont les normes internationales les plus respectées. L'aide aux réfugiés correspond bien à une exigence de solidarité : il n'est ni nécessaire ni utile de l'exclure des critères de l'aide au développement. En revanche, vous avez raison de souligner que notre aide au développement doit être totalement transparente, et comptez sur moi pour y veiller.
Monsieur Le Nay, depuis la chute de Kaboul, la délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA) poursuit ses missions comme elle le peut, mais depuis la France. Les équipes de Kaboul restent actives, nous n'abandonnons pas l'Afghanistan, mais nous ne pouvons envisager de placer des personnels français dans des conditions aussi exposées. Nous espérons que la DAFA pourra reprendre ses missions sur place dès que possible, mais en attendant elle travaille depuis Paris.
Madame Duranton, vous avez raison : il n'y a pas de protection au titre de l'Alliance atlantique tant que le processus d'adhésion de la Suède et de la Finlande n'est pas achevé. En revanche, il y a la clause d'assistance mutuelle des États membres de l'Union européenne, prévue par l'article 42.7 du Traité sur l'Union européenne.
Concernant l'attitude du président Erdogan, et les difficultés que pourrait représenter la ratification par la Turquie des deux protocoles, le meilleur moyen est à mes yeux d'avancer dans les ratifications par les États membres. La moitié d'entre eux ont achevé le processus. J'aurai l'occasion de souligner devant vous, dès cette semaine, combien notre sécurité collective gagnera à l'adhésion de ces deux pays.
La question sur le flanc oriental concerne davantage mes collègues de la Défense. Je rappellerai néanmoins que la France est présente sur ce flanc en tant que nation-cadre, à travers sa présence en Roumanie dont elle a annoncé le renforcement au sommet de Madrid. La France est également présente en Estonie, et contribue à la surveillance aérienne et maritime de l'espace considéré.
La candidature de la Géorgie à l'adhésion à l'Union européenne, madame Jourda, a été examinée par la Commission européenne selon les critères habituels. Celle-ci a conclu que la situation du pays sur le plan économique sur celui des réformes et de l'État de droit - et je le dis en toute amitié pour sa présidente, qui a été une collègue et qui demeure une amie - n'est pas la même que celles de la Moldavie et de l'Ukraine, et ne justifie pas l'octroi du statut de candidat. Le Conseil européen des 23 et 24 juin a néanmoins marqué une avancée importante pour ce pays : pour la première fois, la perspective européenne lui a été reconnue.
Monsieur Laurent, la question palestinienne restera au centre des difficultés que connaît la région tant que la solution à deux États ne sera pas mise en oeuvre. Nous encourageons les tentatives de normalisation en cours, et notamment les accords d'Abraham, mais ils ne règlent pas la question de fond. Le Président l'a dit à celui qui a été mon homologue, et qui est désormais le Premier ministre d'Israël par intérim, M. Yaïr Lapid, qui fait partie des partisans de la solution à deux États.
Nous avons également des contacts étroits avec l'Autorité palestinienne. Je me suis entretenue la semaine dernière avec mon homologue palestinien Riyad al-Maliki dans la perspective de la venue du Président Mahmoud Abbas demain à Paris, pour restaurer cet horizon politique qui manque tellement, engendrant frustrations et incompréhensions dans la région.
La visite du Président Biden a eu des résultats positifs que nous avons salués, en matière d'aide aux Palestiniens : 100 millions de dollars ont été alloués à Jérusalem-Est et 200 millions à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Dans le cadre de la relation entre Israël et l'Arabie saoudite, l'espace aérien saoudien a été rouvert. Il est certain, néanmoins, qu'il faut poursuivre cette dynamique, faire davantage en se fixant des objectifs plus ambitieux. Je reviens à la nécessité d'une perspective politique, seule à même de régler le conflit israélo-palestinien et de faire baisser les tensions qui sont en train de monter.
Madame Garriaud-Maylam, j'assume totalement la politique du gouvernement français vis-à-vis de l'Ukraine, qui consiste à faire plutôt qu'à dire. Nous avons répondu à de nombreuses demandes des autorités ukrainiennes, à hauteur de nos capacités. Monsieur Todeschini, notre contribution dépasse largement la livraison de canons Caesar, mais il ne convient pas de livrer trop d'informations confidentielles à d'autres belligérants.
Sur le protocole nord-irlandais, la réaction de la Commission et de l'Union européenne a été mesurée et fondée. Ce sont des comportements inadmissibles. Un État ami et démocratique ne peut violer ses propres engagements de façon unilatérale. Je l'ai dit à mon homologue Liz Struss, et il conviendra de le rappeler, si nécessaire, au prochain Premier ministre.