Ma question s’adresse à M. le ministre délégué chargé de l’industrie.
Monsieur le ministre, le 12 juillet dernier, le Président de la République s’est félicité d’avoir recréé 120 sites industriels et d’avoir mis fin à la désindustrialisation de la France.
Toutefois, une conclusion inverse s’impose. En effet, le directeur de MH Industries, dont la volonté doit être saluée, vient de renoncer à déposer une offre de reprise de l’usine de l’ex-SAM (Société aveyronnaise de métallurgie), à Viviez-Decazeville, en Aveyron, faute d’un engagement de Renault et de sécurisation du financement.
Les 333 salariés licenciés et leurs familles, les habitants et leurs élus se battent depuis des mois contre le démantèlement de l’outil de production et la fuite des savoir-faire de la métallurgie aveyronnaise.
Le bassin de Decazeville, par la volonté des collectivités locales, porte en effet un projet industriel réel pour l’avenir de son territoire. MH Industries proposait la reprise du site, avec de véritables perspectives de diversification afin de ne plus dépendre du client unique Renault.
Pourquoi l’État n’est-il pas au rendez-vous ?
Hier, monsieur le ministre, vous avez déclaré que le repreneur s’était retiré à cause d’une commande insuffisante du client historique et d’une relation client-fournisseur dégradée. En tant que représentant de l’État, actionnaire de Renault, vos propos ne sont pas acceptables : l’État serait-il complice d’une quelconque sanction ?
Évidemment, vous me répondrez que l’équation économique est peu viable, que l’État et votre prédécesseur ont assuré un suivi constant et que les anciens salariés sont accompagnés dans leur retour à l’emploi ou dans leur reclassement.
Monsieur le ministre, ne nous dites pas que les perspectives de réindustrialisation sont bonnes, en particulier en Aveyron : tout un bassin d’emploi souffre et la Mecanic Vallée est fragilisée.
Monsieur le ministre, que dites-vous aux élus locaux qui sont désemparés ? Quelles sont vos solutions pour assurer la transition et l’innovation industrielle des fonderies dans les territoires ruraux ?