Intervention de Philippe Bas

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 20 juillet 2022 à 10h00
Projet de loi maintenant provisoirement un dispositif de veille et de sécurité sanitaire en matière de lutte contre la covid 19 — Examen des amendements au texte de la commission

Photo de Philippe BasPhilippe Bas, rapporteur :

« Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent », disait Edgar Faure. Monsieur Sueur, je mesure chaque jour un peu mieux la différence entre radicalité et radicalisme.

Il y a un an, lorsque l'on était vacciné, on avait 80 à 90 % de chances de ne pas être infecté. Aujourd'hui, quand on est vacciné, on a environ 30 % de chances de ne pas être infecté. Ce n'est pas moi qui ai changé, c'est le virus. Et ce changement implique que le vaccin n'élimine les risques de contagiosité que dans un cas sur trois. De plus, toutes les personnes vaccinées qui ont été malades mais qui peuvent se procurer un certificat de rétablissement ne sont nullement immunisées contre tout risque de contamination, ni celui de devenir elles-mêmes contagieuses.

En effet, j'ai modifié hier une disposition prévoyant la possibilité de produire un certificat de rétablissement, un justificatif de statut vaccinal à jour ou le résultat négatif d'un test, une disposition que vous avez approuvée. Mais dès lors qu'il s'agit de faire face à l'émergence, dans un pays lointain, d'un variant très dangereux dont on peut présumer que la vaccination ne sera pas une barrière efficace contre la contamination et le risque de contagiosité, j'estime que la seule mesure efficace de protection aux frontières est la preuve de la non-contamination par le test négatif.

Pour ma part, je ne fais pas de politique, contrairement à certains. Je m'appuie sur des arguments purement médicaux. Je vous le dis, si émerge un variant extrêmement contagieux, le moyen de protection le plus efficace est le test négatif.

Savez-vous pourquoi nous avions prévu trois possibilités, alors que le test négatif était médicalement justifié ? Simplement parce que le dépistage virologique est beaucoup plus pénible. Si j'étais démagogue et si je faisais de la politique, je proposerais aux voyageurs du Sri Lanka, du Sénégal ou du Guatemala de présenter un justificatif de vaccination plutôt que de subir un test aussi invasif.

Il y a là deux points de vue : l'un fait d'une mesure d'exception une véritable passoire, le vôtre, tandis que l'autre fait d'une mesure d'exception une mesure potentiellement efficace, le mien.

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