Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous examinons aujourd’hui le premier texte de la législature issu d’un accord rapide entre députés et sénateurs, et ce dès la première lecture. Le texte a été adopté hier par l’Assemblée nationale.
Le compromis est quelque chose que nous connaissons bien, ici, au Sénat. Les résultats du travail de M. le rapporteur et de notre assemblée tout entière sur ce texte en témoignent.
Après le rejet de l’article 2 par l’Assemblée nationale, notre rapporteur, Philippe Bas, a réintroduit un possible contrôle aux frontières. Il était essentiel de prévoir une telle mesure, l’épidémie n’étant pas encore éteinte et sa résurgence restant du domaine du possible.
Toutefois, je tiens à exprimer de nouveau ici mes regrets quant à la voie qui a été choisie. Un contrôle sanitaire pourra être instauré aux frontières de l’Hexagone en cas de résurgence d’un variant du covid ou de saturation des hôpitaux outre-mer, mais seul le test fera foi.
Nous sommes nombreux à regretter la suppression de la preuve vaccinale et du certificat de rétablissement. Le débat a laissé le champ libre aux antivax, alors que les faits sont clairs : en plus de protéger la personne concernée, le vaccin, je le répète, limite la circulation virale et en réduit la contagiosité. Certes, les vaccins n’assurent pas une efficacité individuelle et collective à 100 %. La fiabilité des tests n’est d’ailleurs pas non plus totale… Pour autant, devrions-nous ne rien faire ?
Le problème tient aussi au message adressé. Alors que les vaccins anti-covid ont sauvé des millions de vies, ils seraient aujourd’hui devenus inutiles pour lutter contre la diffusion d’un variant dangereux, avant même que les autorités médicales ne s’expriment ?
De la même façon, le maintien de l’article 2 bis, jugé par le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale à la fois « inutile, inefficace et dangereux », est apparu à mes yeux comme inutile et, surtout, source de confusion.