Nous avons la grande chance de disposer à l’étranger d’un réseau de quelque 450 écoles, dont beaucoup de lycées, qui accueille 240 000 élèves dont 60 % d’étrangers. Il s’agit d’une réserve extraordinaire.
Or, force est de constater que les élèves étrangers qui accomplissent toute leur scolarité dans notre système éducatif poursuivent rarement leurs études dans notre enseignement supérieur.
Cet amendement vise donc à permettre la création, dans une trentaine de lycées français de l’étranger sélectionnés, de classes préparatoires adaptées de niveau bac + 2, qui seraient diplômantes au niveau L1 et L2 et qui constitueraient un sas avec l’enseignement supérieur en France.
Ces sortes de propédeutiques, de classes préparatoires seraient directement liées aux campus d’excellence, de sorte que leurs élèves pourraient soit présenter les concours des grandes écoles de ces campus ou ceux des moyennes écoles, soit entrer à l’université.
L’intérêt d’un tel dispositif serait, premièrement, de nous permettre enfin de tirer parti des pépinières de talents étrangers que sont nos lycées de l’étranger.
Deuxièmement, nous ferions entrer dans notre enseignement supérieur non pas des étudiants directement issus de l’enseignement scolaire, dont le taux d’échec est extrêmement élevé, mais des étudiants à bac + 2.
Troisième et dernier de ses aspects positifs – mais ce ne serait pas le moindre, et il serait également conforme à l’esprit du grand emprunt –, le dispositif assurerait un effet de levier, car les entreprises à l’étranger participeraient probablement plus volontiers à des cofinancements dès lors qu’elles sauraient pouvoir compter sur des partenaires publics.
Je dois vous dire, monsieur le ministre, que ce dispositif a été très bien accueilli dans les milieux universitaires ou par les responsables de grandes écoles auxquels je l’ai présenté et j’ai déjà enregistré plusieurs marques très concrètes de l’intérêt qu’il soulève, intérêt dont attestent d’ailleurs également le nombre et la qualité des cosignataires de cet amendement.
La difficulté est maintenant de franchir la mise en œuvre. Il appartiendra aux acteurs intéressés par le projet de faire preuve de créativité et il faut donc les encourager, monsieur le ministre. C’est ce que j’attends de vous. Nous avons, en quelque sorte, besoin de votre bénédiction pour aller de l’avant.
Vous l’avez compris, il s’agit là d’un investissement d’avenir s’il en est, car le but est d’enrichir notre enseignement supérieur puis notre recherche grâce à un vivier de talents étrangers dont le système d’enseignement français à l’étranger a assuré la formation scolaire. Monsieur le ministre, je compte sur votre appui !