Notre amendement n’est pas encore suffisamment abouti pour être transformé en loi et atteindre son objectif.
Néanmoins, il est indispensable d’entreprendre cette étude avec la ferme volonté d’aboutir d’ici quelques mois. D’ailleurs, notre initiative a soulevé quelques espoirs. En voici un échantillon.
La société civile des auteurs multimédias, la SCAM, qui rassemble des réalisateurs, des auteurs d’entretiens et de commentaires, des écrivains, des traducteurs, des journalistes, des vidéastes, des photographes et des dessinateurs, m’écrit aujourd’hui : « Votre amendement marque le point de départ d’une vraie réflexion de fond concernant le financement de la création à l’ère du numérique, dans le prolongement de la loi “Création et internet”. L’économie du numérique ne peut être fondée sur le déséquilibre actuel entre les revenus florissants de certains opérateurs et ceux, dérisoires, des créateurs, éditeurs, producteurs de contenus, qui donnent à internet sa véritable valeur ajoutée. »
J’ai reçu par ailleurs un message de la société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs, l’ARP, dont le bureau est constitué de personnes tout à fait éminentes. Elle se félicite que la commission des finances du Sénat ait adopté un amendement en faveur d’une taxation sur la publicité en ligne et ajoute : « Cette position donne toute leur résonance aux réflexions actuellement menées sur le financement de la création à l’heure du numérique, dans la continuité du rapport de la mission “Création et internet” ».
Il est indispensable de poursuivre le travail avec les professionnels, les collaborateurs des ministres – les vôtres, monsieur le ministre du budget, et ceux de Mme Christine Lagarde – et la direction de la législation fiscale, pour cheminer raisonnablement sur cette voie et aboutir, avant la fin de l’année, à un dispositif opérationnel.
Nous aurons bien entendu à nous préoccuper de l’aspect communautaire de la question. La commission poursuivra son étude pour élaborer un dispositif compatible avec le droit communautaire.
Mes chers collègues, et je me tourne en particulier vers M. Retailleau et M. Dominati, les problèmes de finances publiques qui sont devant nous sont considérables. Dans ce contexte, nous devons non seulement économiser mais aussi créer des assiettes fiscales nouvelles et, à tout le moins, éviter que celles qui existent ne souffrent d’attrition ou de détournement du fait de technologies comme internet. L’enjeu est essentiel pour nos finances publiques.
Lorsque nous publierons notre étude réalisée en collaboration avec Greenwitch Consulting, nous tâcherons d’apprécier l’ordre de grandeur de ce phénomène, qui, à l’échelle des finances publiques, est loin d’être négligeable.
Merci infiniment, monsieur le ministre, de votre réponse très concrète et argumentée, qui nous donne de l’espoir. Il est toujours agréable d’ouvrir un chantier aussi important que celui-ci !
C’est dans cet esprit que nous retirons notre amendement.