Nous n’allons pas réussir à traiter la totalité de la question de l’Arenh et du marché de l’électricité aujourd’hui à dix-neuf heures. Ce constat plaide une nouvelle fois pour un débat approfondi.
Le problème est que l’Arenh ne fonctionne ni dans un sens ni dans l’autre.
D’une part, ce dispositif est incapable de se déployer sur un marché par ailleurs aberrant. Je l’ai dit hier soir : à propos des pics de consommation de l’hiver prochain, on parle aujourd’hui de 1 500 euros le mégawattheure ! Il faut rapporter ce chiffre aux 40 à 50 euros de l’Arenh…
D’autre part – un rapport produit au Sénat il y a dix ans avec notre collègue Jean Desessard le prouvait déjà –, l’Arenh ne correspond pas au coût réel de la production électrique française d’origine nucléaire, qui est plutôt de l’ordre de 70 à 80 euros en tenant compte de la prolongation des installations.
Aussi, le coût de l’Arenh est sous-évalué. Or, à part nous, tout le monde en Europe investit massivement dans les énergies renouvelables : si, demain, la production électrique renouvelable européenne croît comme prévu, le nucléaire français devra faire face à une électricité photovoltaïque, produite notamment au sud du continent, dont le coût sera de 30 à 35 euros le mégawattheure, soit deux fois moins que le coût réel de notre production nucléaire.
Bref, ce système dans son ensemble ne fonctionne plus et il faut en sortir au plus vite : il s’agit peut-être d’un point de consensus entre nous, même si, pour le reste, je m’attends à des débats complexes.