Si le contexte actuel nous enseigne une chose, c’est la nécessité de planifier notre politique énergétique. Cela ne signifie pas qu’il faut s’abstenir de prendre les mesures d’urgence qui s’imposent ; cela veut dire qu’il nous faut un cap, un objectif, et que nous devons être capables de nous y tenir.
Madame la ministre, ce que l’on constate, c’est que votre cap n’est pas bon : il ne permet aucune planification durable. Vous le démontrez en insérant dans ce projet de loi une mesure devant vous permettre de revenir en cours d’année sur le volume d’Arenh cédé à chaque fournisseur.
C’est là un aveu d’échec. Nous n’avons plus le temps d’attendre, il faut changer de logiciel et en finir avec l’Arenh.
Ce modèle ne fonctionne pas. Il a même produit tout l’inverse des effets promis : la facture des consommateurs a augmenté ; EDF, outil incontournable de la planification écologique et de la souveraineté énergétique, est aujourd’hui exsangue. Les fournisseurs alternatifs ont largement profité de cette situation et ils n’ont jamais investi dans leurs propres moyens de production. Après tout, pourquoi se gêneraient-ils, puisque personne ne leur demande quoi que ce soit ? Les prix augmentent, les consommateurs trinquent et ces fournisseurs font des bénéfices sans courir le moindre risque.
Nous demandons donc la suppression de cet article. D’une part, il est dangereux de continuer à penser que l’Arenh peut être une solution ; d’autre part, il est aujourd’hui impérieux de prendre la voie de la planification et de s’y tenir.
Vous m’avez interpellée tout à l’heure sur le cas d’Arc International et vous avez fait un dangereux raccourci : pensez-vous vraiment que c’est grâce à l’Arenh que cette entreprise a été sauvée ? Vous voulez rire !
Vous savez très bien que la réalité est tout autre : des millions d’euros de fonds publics ont été versés à cette entreprise, tandis que les salariés ont consenti d’énormes sacrifices en signant un accord de méthode qui leur imposait des cadences infernales. Ce sont eux qui ont fait les frais de ce sauvetage ! Alors, cessez de nous faire prendre des vessies pour des lanternes !