La sobriété, c’est ce qui va nous permettre de faire face à la crise énergétique et de lutter contre le réchauffement climatique. Mais, concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ? On ne saurait se satisfaire des positions toujours un peu lénifiantes par lesquelles on résume souvent la situation : d’un côté, le vieux discours de la « chasse au gaspi », qui est incantatoire ; de l’autre, l’appel façon mère fouettarde à se balader dans les rues de Paris et de province pour infliger des contraventions aux commerçants dont les portes resteraient ouvertes alors que leurs magasins sont, au choix, trop chauffés ou trop rafraîchis…
Le meilleur moyen, c’est l’effacement. Or, si l’effacement fonctionne avec les industriels, il ne fonctionne plus avec les particuliers.
Il y a vingt ans, les fameux tarifs d’effacement des jours de pointe (EJP) et Tempo nous permettaient d’effacer l’équivalent de 6 gigawatts de consommation. Vingt ans après, c’est dix fois moins ! En d’autres termes, cela ne fonctionne plus.
Comment fait-on pour que cela fonctionne à nouveau ? On utilise les outils modernes.
La France bénéficie d’un des réseaux les plus modernes d’Europe. Notre pays dénombre ainsi 36 millions de compteurs Linky, qui sont des compteurs intelligents.
Voilà donc très concrètement, en trois points, quelle est ma proposition – je la présente sous la forme d’une demande de rapport, parce qu’il n’était pas possible, j’en ai conscience, de créer maintenant, de but en blanc, un tel dispositif, d’où le délai de quatre mois que je vous soumets : premièrement, créer un service public de l’effacement, dont la gestion pourra revenir soit à EDF soit à Enedis, au fournisseur ou au transporteur ; deuxièmement, déterminer un tarif d’effacement auquel seront rémunérés les particuliers – au lieu de faire des leçons de morale aux Français, on leur restitue du pouvoir d’achat, comme on l’a fait avec la redevance incitative pour les déchets ménagers ; troisièmement et enfin, pour mettre en œuvre ce dispositif, utiliser le boîtier intelligent comme boîtier d’effacement.
Ce sera tout bénéfice pour le pouvoir d’achat – un ménage qui se chauffe à l’électricité peut gagner près de 400 euros par an –, pour la facture énergétique française – nos capacités d’effacement représentent l’équivalent de la production de 2, 5 EPR – et pour la planète.
Merci d’entendre ce plaidoyer !