Je découvre avec une certaine stupéfaction l’amendement du président Retailleau. Je pensais qu’il croyait à la grandeur de la France, à sa souveraineté économique et énergétique ! Et voilà qu’il considère – c’est ce qu’induit cet amendement, dont il importe peu qu’il prenne la forme d’une demande de rapport – qu’en définitive nous ne sommes plus une grande puissance et qu’il va falloir, demain, demander des efforts aux Français et faire accepter à une part d’entre eux de ne plus avoir accès à l’électricité vingt-quatre heures sur vingt-quatre…
Chers collègues de la majorité sénatoriale, M. Dantec l’a rappelé à juste titre : nous vous avions alertés, à l’époque, sur le déploiement du compteur Linky en insistant sur deux questions. Il ne s’agissait ni des ondes ni de la possibilité de contrôler la consommation des particuliers.
Premièrement, Linky allait permettre de couper l’électricité ou d’en restreindre l’accès à distance, sans dialogue.
Deuxièmement, on finirait par proposer à ceux qui sont en situation de précarité énergétique ou qui n’arrivent plus à payer leurs factures des tarifs « adaptés » : puisque vous n’avez pas les moyens de vous payer l’électricité vingt-quatre heures sur vingt-quatre, payez-vous un tarif « effacement », et vous aurez accès à l’électricité quelques heures par jour !
Eh bien, nous y sommes : nous mettons le doigt dans cet engrenage. Si vous commandez un rapport, c’est que vous estimez que ceux qui l’écriront vous donneront raison, en justifiant de demander aux opérateurs d’appliquer de telles mesures.
En résumé, nous ne sommes d’accord ni sur le fond ni sur la forme.