Depuis vingt ans, nous assistons à un net décrochage entre les aides personnelles au logement (APL) et les dépenses réellement supportées par les ménages. Cela s’explique principalement par des actualisations de barème insuffisantes et, surtout, par plusieurs contre-réformes menées depuis 2017, dont la plus scandaleuse restera toujours la baisse de 5 euros et la désindexation.
Aujourd’hui, 77 % des allocataires supportent des niveaux de loyers supérieurs au loyer plafond des APL, alors qu’en 2001 ils n’étaient que 58 % dans ce cas.
Ainsi, le Gouvernement a opéré un nombre important de coupes budgétaires sur les aides, à hauteur de 15 milliards d’euros au total, et de 4 milliards d’euros pour la seule année 2022, selon la Fondation Abbé Pierre.
L’Unafo, union professionnelle du logement accompagné, dans une enquête sortie en 2021, a montré que la baisse généralisée des APL a surtout affecté les jeunes, avec un montant moyen diminué de 10 %. Encore une fois, comme dans toutes les crises, les jeunes payent fortement.
La lutte pour le pouvoir d’achat ne peut se passer de mesures très fortes en faveur de l’aide au logement. Ce droit fondamental pèse trop lourdement sur le revenu des ménages pour que nous nous contentions des mesures actuelles. Il est nécessaire d’augmenter les aides qui bénéficient aux ménages les plus pauvres et leur permettent de mieux solvabiliser leur logement.
Ainsi proposons-nous, par le présent amendement, de revaloriser les APL de 10 %. Est-ce beaucoup ? Non ! C’est la simple compensation des coupes effectuées ces dernières années et le meilleur moyen de soulager les plus modestes. Je rappelle que 90 % des allocataires des APL se situent dans les trois premiers déciles de niveaux de vie.