J’ai été véritablement sidérée au moment de ce vote, mes chers collègues, au point de ne pouvoir réagir tout de suite pour vous exprimer mon ressenti.
Il y a actuellement, en France, 3 millions d’enfants pauvres. Par cet amendement, vous allez priver tel de ces enfants d’un sac d’école, tel autre d’un vêtement ou d’une paire de tennis, l’empêchant de pratiquer une activité sportive, tel autre encore de la possibilité de s’abonner à un lieu culturel, de faire du théâtre ou de chanter dans une chorale – en un mot, de tout ce qu’un enfant peut se permettre quand ses parents reçoivent des aides !
La grande pauvreté, qui affecte beaucoup d’enfants, a ses indicateurs : être dans l’incapacité de maintenir son logement à bonne température ou de faire un repas contenant des protéines au moins tous les deux jours, faire face à des impayés, devoir renoncer aux loisirs. C’est cela, grandir dans une famille pauvre !
La pauvreté, de surcroît, est le plus souvent durable. Dans l’objet de l’amendement, il est mentionné que les aides ne sauraient constituer un instrument de lutte contre la pauvreté. C’est peut-être vrai pour les parents, mais pas pour les enfants !
Ces derniers, dans les familles pauvres, sont privés de beaucoup trop de choses. Cette privation affecte notamment de nombreuses familles monoparentales, qui rencontrent des difficultés d’insertion.