Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 4 octobre 2022 à 21h30
Abysses : la dernière frontière — Débat sur les conclusions du rapport d'une mission d'information

Photo de Philippe FolliotPhilippe Folliot :

Monsieur le secrétaire d’État, je salue tout d’abord le président de notre mission d’information, Michel Canévet, ainsi que son rapporteur, Teva Rohfritsch, et les félicite de la qualité du travail qu’ils ont mené à cette occasion.

Si plusieurs milliers d’êtres humains ont gravi l’Everest, point culminant de notre planète, si plus de trois cents personnes sont allées dans l’espace, si douze êtres humains ont marché sur la Lune, seuls quelques-uns ont exploré les profondeurs de la mer et les abysses. Cela démontre toute l’importance du mare incognit um et des enjeux qui y sont liés.

Si nous connaissons relativement bien la partie supérieure de nos océans – jusqu’à 3 800 mètres, leur profondeur moyenne –, leur partie la plus profonde nous reste inconnue.

Au-delà de la masse d’eau, il existe un autre enjeu tout aussi important, celui des fonds marins à proprement parler. À cet égard, monsieur le secrétaire d’État, tout comme vous, nous proposons dans ce rapport une attitude de sagesse et de prudence. Cependant, prudence ne veut pas dire naïveté : le droit établit une distinction entre la res communis et la res nullius, c’est-à-dire entre les biens communs à l’humanité et les biens n’appartenant à personne, que, dans l’absolu, chacun peut s’approprier. C’est ainsi que, dans le cadre du programme Extraplac, nous avons obtenu la maîtrise d’1 million de kilomètres carrés supplémentaires de fonds marins et des ressources qu’ils contiennent. C’est là un point important.

Pour autant, nous devons avoir conscience que ces fonds marins représentent un enjeu économique : ainsi, 32 % du gaz et du pétrole sont exploités en offshore.

Je ne reviens ni sur les gazoducs – il en a été beaucoup question ces derniers jours – ni sur les câbles sous-marins, dont la sécurité est un enjeu majeur.

Pour conclure, je veux attirer votre attention sur un point, monsieur le secrétaire d’État : l’avenir du Nautile. Trop hâtivement à mon goût, il a été décidé de mettre fin à son exploitation à partir de 2028. Pour moi, plus qu’une erreur, c’est une faute. Pour plusieurs raisons : premièrement, ce que fait un sous-marin, un drone le fera différemment ; deuxièmement, après son recarénage, prévu pour 2028, le Nautile pourra continuer d’être opérationnel pendant encore dix à quinze ans.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion