Pour recouvrer autonomie stratégique et souveraineté, l’investissement dans les compétences est essentiel. « Il n’est de richesse que d’hommes », écrivait Jean Bodin. Nous devons tenir compte des difficultés de recrutement du secteur et adapter nos formations en matière de numérique, et cela à tous les niveaux – bac pro, BTS, BUT, mais aussi ingénieur – et en développant l’apprentissage.
À cet égard, je suis particulièrement inquiète de la baisse du niveau en mathématiques de nos élèves, qui sera préjudiciable pour le secteur du numérique – cette baisse a été attestée par de récentes études internationales.
Il s’agit de repenser l’offre de formation dans le domaine du numérique pour la réorienter vers les secteurs stratégiques de demain : le cloud, l’intelligence artificielle ou encore l’informatique quantique.
Comment le Gouvernement compte-t-il agir afin de permettre au secteur numérique d’être doté du capital humain essentiel à son développement ?
La puissance publique doit, elle aussi, montrer l’exemple. Je pense ici à la plateforme des données de santé ou aux logiciels utilisés dans l’éducation nationale ou dans les administrations publiques.
Enfin, le rapport d’information insiste sur le caractère hautement stratégique et les interactions entre les infrastructures énergétiques et numériques. Je veux insister sur le caractère essentiel de la complémentarité entre ces deux domaines d’activité.
Les activités numériques et digitales, nos entreprises en général, sans parler de nos collectivités, ont besoin d’un approvisionnement électrique stable, sûr et avec une visibilité en termes de prix.
Avec le conflit en Europe orientale, l’indépendance énergétique redevient un sujet d’actualité. Sans indépendance énergétique, il ne saurait y avoir de politique économique et industrielle souveraine et encore moins de réindustrialisation.
En France et en Europe, nous devons programmer les investissements pour organiser la transition énergétique vers les énergies décarbonées. Au-delà de l’urgence, il s’agit de répondre aux besoins de moyen et long terme. À cet égard, la question du projet national pour EDF, bientôt 100 % publique, sera centrale et devra être publiquement débattue au Parlement et dans le pays.
Le rapport d’information qui nous est soumis trace un chemin. Il nous faut désormais une volonté !