Intervention de Roland Lescure

Réunion du 5 octobre 2022 à 21h30
Cinq plans pour reconstruire la souveraineté économique — Débat sur les conclusions d'un rapport d'information de la commission des affaires économiques

Roland Lescure :

Monsieur le sénateur Cabanel, quand on se compare, on se console tout de même un peu. Je pense que nous avons tous une propension à battre notre coulpe collectivement. C’est peut-être à notre honneur…

Oui, pendant vingt-cinq ans, la France s’est désindustrialisée. Oui, nous avons eu du mal à anticiper la plus grave crise sanitaire depuis cent ans. Pourtant, quand je compare la réaction de la France à cette crise sanitaire et, plus largement, celle de l’Europe à celle d’autres pays, je pense que nous pouvons être plutôt assez fiers du résultat. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas tirer des leçons. C’est d’ailleurs l’objectif de ce rapport, et c’est ce qui m’a plu.

Les auteurs de ce rapport se projettent essentiellement vers l’avenir, et je nous engage à le faire maintenant. Battre notre coulpe, c’est bien. Regretter les vingt-cinq ans de désindustrialisation, c’est bien aussi, mais il faut que, ensemble, nous travaillions pour réindustrialiser la France, et ce, vous avez raison, partout dans les territoires.

Au moins une fois par semaine, je suis dans un territoire pour visiter des usines et des entreprises. Certaines vont très bien ; elles sont aujourd’hui dans une logique de développement extrêmement porteuse, ce dont il faut être fier. D’autres, comme Arc International et Duralex, que M. Gay a mentionnées tout à l’heure et que j’ai également visitées, font face à des situations difficiles. C’est véritablement en tenant les deux bouts de la chaîne que nous allons réussir à réindustrialiser la France, c’est-à-dire en accompagnant tant les entreprises en transition dans les secteurs difficiles que celles qui évoluent dans les secteurs d’avenir.

Vous parliez de la simplification administrative : ce sera l’un de mes combats également. Je pense que l’on peut déjà faire des choses à droit constant, mais nous nous interrogeons, Bruno Le Maire et moi-même, et nous aurons sans doute l’occasion d’échanger avec vous à ce sujet, sur l’opportunité de passer par la loi pour simplifier de manière drastique les installations industrielles. Je suis sûr que cette question soulèvera de nombreux débats sur ces travées et dans d’autres enceintes.

En attendant, nous souhaitons accélérer au cas par cas. J’ai demandé que l’on cartographie le foncier, de manière extrêmement fine, partout en France.

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