Le taux de départ des cybercombattants s'établit entre 15 % et 20 %, ce qui, pour des contractuels, est plutôt raisonnable. Qu'ils partent dans le privé n'est pas une catastrophe. C'est même plutôt une chance selon moi, car cela renforce l'écosystème dont je parlais précédemment.
Monsieur Bonneau, on n'est pas capable de faire du cloud de haut niveau en France aujourd'hui avec des technologies exclusivement françaises et développées en France. Il faut travailler avec des fournisseurs de technologie, notamment américains, ce qui nuit à notre souveraineté. Néanmoins, nous sommes en mesure de conserver un certain contrôle.
Avec les Gafam, le niveau de sécurité est très important. Il y a des risques résiduels, notamment juridiques, et il est important de travailler sur des solutions qui permettent d'éliminer le plus possible ces risques, raison pour laquelle on voit apparaître des associations qualifiées d'hybrides.
Monsieur Gattolin, sur la sécurité des PME, la tendance est à l'augmentation des attaques. Il faut savoir que les rançons sont bien proportionnées à la taille des entreprises, ce qui explique la tentation très forte des victimes ou des assureurs de payer, la reconstruction pouvant coûter beaucoup plus cher. Cependant, c'est la garantie de se faire de nouveau attaquer dans la foulée par d'autres.
Sur l'espionnage, il y a de l'inquiétude. Il faut aussi avoir de la chance pour détecter certaines attaques masquées derrière une activité criminelle.
Monsieur Guerriau, sur les préjudices financiers, je n'ai pas de chiffres fiables, mais cela peut aller jusqu'au dépôt de bilan.
Je termine sur les logiciels américains. Dire que le logiciel libre est plus sûr que les logiciels américains est une légende. Tout est une question de maîtrise des outils. Vous avez cité la gendarmerie nationale, qui a cette culture, mais cela a un coût important en matière d'expertise.
Ce point de l'ordre du jour a fait l'objet d'une captation vidéo qui est disponible en ligne sur le site du Sénat.