Avec une telle simplification, qui ne fait pas la une des journaux, nous permettons plus de présence de voie publique. Quand elles ne sont pas au commissariat ou à la brigade à vérifier les fichiers, nos forces de l’ordre sont sur le terrain.
Évidemment, la procédure pénale a son importance. Nous faisons de la petite procédure pénale simplifiée. Lors du Beauvau de la sécurité, le Président de la République a par exemple demandé que l’on simplifie l’enquête préliminaire et l’enquête de flagrance en les mettant dans un seul cadre. Le temps gagné sera considérable pour les services de police.
Je veux vous convaincre, monsieur le sénateur, que le doublement de la présence policière est fondé sur une vraie stratégie, d’une part, budgétaire, d’où la programmation, et, d’autre part, de transformation du ministère de l’intérieur.
Pourquoi ne réformons-nous pas la préfecture de police de Paris ? Ou plutôt, faut-il réformer la préfecture de police de Paris ? Je sais que vous y êtes favorable, monsieur le sénateur. La préfecture de police est le produit de l’Histoire. À Paris, le maire n’a pas le pouvoir de police qu’ont les autres maires. C’est une réflexion que le Parlement peut conduire, mais Paris n’est pas une ville comme les autres : il y a tous les lieux de pouvoir, à commencer par les assemblées parlementaires, et cette ville connaît 23 % de la délinquance de toute la France. Quand vous tenez la délinquance à Paris, vous tenez une grande partie de la délinquance du pays.
Faut-il des moyens exceptionnels pour un endroit exceptionnel ? J’ai plutôt tendance à répondre par l’affirmative.
Faut-il entamer la réforme, difficile, de la préfecture de police au moment où nous devons remporter la victoire contre la délinquance à Paris, qui est très importante – le fait qu’il y ait eu plus de voitures brûlées à Paris qu’en Seine-Saint-Denis le 14 juillet traduit me semble-t-il, un changement de l’urbanisme et de la politique parisienne et doit interroger un certain nombre d’observateurs ; je le dis sans intention politicienne –, et organiser les jeux Olympiques ? Je ne suis pas certain qu’il faille bousculer le fonctionnement, certes original, mais quand même performant, de la préfecture de police dans cette période cruciale pour l’image de notre pays. En effet, 600 000 personnes sont attendues pour la cérémonie d’ouverture des JO ! Vous me répondrez peut-être que, vu comme cela, ce n’est jamais le bon moment pour réformer… Pour ma part, j’ai donné deux missions au préfet de police de Paris : faire baisser la délinquance et réussir les JO.
Si, m’approchant de la longévité de M. Marcellin, je survis à la Haute Assemblée, à ses rapporteurs, aux chiffres de la délinquance, aux dossiers urgents qu’un ministre de l’intérieur peut voir s’accumuler tous les jours sur son bureau, à la dissolution de l’Assemblée nationale, à la Coupe du monde de rugby et aux jeux Olympiques, et si, au mois de septembre 2024, monsieur Dominati, vous m’interrogez sur les nouveaux chantiers à ouvrir, peut-être aurai-je une réponse différente.