Intervention de Gérald Darmanin

Réunion du 11 octobre 2022 à 21h30
Orientation et programmation du ministère de l'intérieur — Article 1er et rapport annexé

Gérald Darmanin :

Je remercie M. le rapporteur de sa remarque ; je n’aurai donc pas à formuler la même.

Monsieur le sénateur, que la jeunesse de France, comme toutes les jeunesses, soit pour partie rétive à l’autorité n’a rien d’extrêmement nouveau. Vous présentez ce phénomène comme s’il était la conséquence des mois et des années précédentes.

Vous l’avez dit, nous avons le même âge. À l’époque de notre jeunesse – nous avions alors le temps d’écouter des chansons –, un certain nombre de rappeurs très célèbres évoquaient la police nationale en termes peu amènes. C’était il y a vingt ans, à la fin des années Mitterrand. On ne peut pas dire que le pouvoir était alors particulièrement technocratique et autoritaire. C’est d’autant plus vrai que des communistes participaient au pouvoir. Le maintien de l’ordre devait alors être absolument parfait et il ne devait donc pas y avoir de difficultés particulières.

À l’âge où nos parents étaient plus jeunes, à la fin des années 1970, au début des années 1980, ils écoutaient Renaud. On ne peut pas dire non plus que l’intégralité du répertoire de Renaud Séchan soit extrêmement favorable à la police et à la gendarmerie nationale, même s’il a fini par embrasser un flic, finalement !

Voilà ce que je retiens. Sans doute est-ce le fruit de l’âge et de l’expérience… Peut-être embrasserons-nous tous un jour un policier, quel que soit notre bord politique !

Il ne faut pas non plus, monsieur le sénateur, présenter les choses comme étant les conséquences des mois et des années précédentes, comme si l’action du Gouvernement et du Président de la République expliquait la situation actuelle.

De manière générale, une partie de la jeunesse choisit l’autorité, le service de la patrie, une aventure humaine et collective – j’en ai fait la démonstration précédemment et celle-ci n’est pas discutable, puisque ce sont bien des jeunes qui sont militaires, policiers ou gendarmes –, tandis qu’une autre partie est rétive à cette autorité.

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