Intervention de Éric Gold

Réunion du 12 octobre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Pénurie de carburant

Photo de Éric GoldÉric Gold :

Monsieur le ministre, les Français vivent depuis maintenant plus de deux ans dans un contexte particulièrement anxiogène, enchaînant crise sanitaire, crise économique, guerre en Europe et inflation générale, tout cela avec une remarquable capacité de résilience, qu’il est important de souligner.

La pénurie de carburant, s’expliquant par les grèves dans les raffineries, mais également par une augmentation mal anticipée de la consommation liée aux remises à la pompe, est venue donner le coup de grâce à une partie de la population, qui ressent particulièrement la fracture sociale et territoriale : ceux des Français qui n’ont aucun accès aux transports en commun et qui n’ont d’autre moyen de locomotion que la voiture.

Bien sûr, il y a eu des comportements irresponsables de la part de certains usagers, qui se sont rués sur les stocks d’essence pour remplir leurs jerricans après avoir rempli leur réservoir ; ce sont sans doute les mêmes qui, naguère, avaient épuisé les stocks de papier toilette, de farine ou de moutarde… Toutefois, la réalité est là et c’est avec elle que l’État doit composer : les stations-service sont prises d’assaut, les Français sont confrontés à des difficultés pour se déplacer et des professionnels ne peuvent plus travailler correctement, y compris dans les services essentiels à la population.

Je sais que ce n’est pas au Gouvernement de discuter des salaires des grévistes – en tout cas, il n’est pas l’acteur principal de ces négociations –, mais il s’agit ici d’évoquer les problèmes d’approvisionnement relatifs à un bien stratégique qui pourraient potentiellement paralyser jusqu’aux services de santé et de sécurité de notre pays. L’État a donc l’obligation de s’en mêler.

Après avoir pris quelques mesures, malheureusement insuffisantes, vous avez annoncé hier que les préfectures pourraient réquisitionner les salariés de certaines raffineries en grève. Pouvez-vous nous préciser comment cette réquisition se déroulera ? Ne craignez-vous pas que la justice vous oppose la liberté fondamentale du droit de grève, comme cela s’est déjà produit en 2010 ? Si tel était le cas, quelles autres pistes pourriez-vous envisager, tout en évitant d’importer davantage de gazole russe, afin de répondre à la demande ?

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