Intervention de Sophie Primas

Réunion du 12 octobre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Difficultés des entreprises face à la hausse des prix de l'énergie

Photo de Sophie PrimasSophie Primas :

Ma question s’adressait à Mme la Première ministre, mais c’est, je crois, M. le ministre chargé de l’industrie qui va me répondre.

Monsieur le ministre, mon collègue Serge Babary et moi-même souhaitons vous parler au nom des chefs d’entreprise, issus de tous nos territoires, qui nous ont saisis et qui sont tétanisés par l’explosion des coûts de l’énergie.

Dans la situation dans laquelle nous nous trouvons désormais, il est devenu préférable, pour nombre d’entreprises, de cesser de produire, voire de fermer ses portes, plutôt que de continuer de créer de la richesse, car produire fait perdre de l’argent !

Certaines entreprises ferment leurs usines pendant deux, trois ou quatre mois ; d’autres réduisent leur production de 25 % à 30 %, plaçant leurs salariés en activité partielle. Là encore, c’est notre souveraineté industrielle, économique et même alimentaire qui est en danger. Tous les secteurs sont frappés, de même que toutes les tailles d’entreprises.

Les entreprises sont confrontées à cette alternative folle, les menant dans l’impasse : soit elles signent un contrat à des tarifs non soutenables économiquement, soit elles ne signent rien avant fin octobre, comme le leur a suggéré le Président de la République en septembre dernier, et elles risquent alors de se retrouver sans contrat, c’est-à-dire sans énergie, donc sans activité, au 1er janvier prochain.

En effet, sur le marché, les contrats à terme sont devenus inexistants. Les offres, quand elles existent, ne sont valables que quelques heures et ne sont pas économiquement accessibles. Le marché, sans repères, est devenu imprévisible et personne – personne ! – ne semble vouloir saisir la bride de ce cheval devenu fou…

Les chefs d’entreprise sont seuls. L’un d’eux m’a écrit hier : « Mais qu’attendent-ils ? Nous mourons et nous mourons de mort subite… »

Sans doute, un premier bouclier a été mis en place pour les entreprises électro-intensives et les TPE, mais, vous le savez comme nous, je n’en doute pas, son dimensionnement n’est pas adapté, ses critères d’éligibilité sont trop stricts. Les boulangers qui n’ont pas le bon compteur et dont le four est trop puissant sont en train de fermer…

Monsieur le ministre, que comptez-vous faire pour apporter une solution simple, massive et extrêmement rapide en soutien de nos entreprises ?

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