Vous soulevez plusieurs questions. Je vais m’efforcer de répondre à certaines d’entre elles, à commencer par celle de la rémunération. Depuis 2017, nous avons essayé, au travers de la loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite Égalim 1, corrigée ensuite par la loi Égalim 2, de porter le débat sur la rémunération des agriculteurs. Ces dispositions avaient porté leurs fruits jusqu’à l’arrivée de la crise ukrainienne : pour la première fois en dix ans, la rémunération, qui est la base de la souveraineté alimentaire, en ce qu’elle permet au monde agricole de se maintenir, avait augmenté.
Depuis 2017, nous avons investi massivement. Tout d’abord dans le cadre du plan France Relance, qui touche à son terme : 1, 5 milliard d’euros auront été ainsi quasiment intégralement consommés, après la reventilation des dernières enveloppes à laquelle je viens de procéder, pour moderniser l’outil de production. De même, le plan France 2030 consacre près de 3 milliards d’euros à l’innovation, à la recherche et à l’adaptation de l’agriculture.
Monsieur le sénateur, la souveraineté alimentaire passe aussi par la question de l’eau, que vous connaissez bien. Le Varenne de l’eau a mis l’accent sur trois points, à savoir la solidification du système assurantiel, sur laquelle le Sénat a particulièrement travaillé, l’adaptation des pratiques et l’accès à l’eau. Il faut désormais déployer ces projets sur le terrain, car sans eau, il n’y a pas d’agriculture.
Enfin, il nous faut travailler sur deux sujets complémentaires : l’adaptation au dérèglement climatique, qui peut avoir des conséquences sur notre souveraineté, nos modèles de production ayant été singulièrement chahutés l’été dernier ; et le renouvellement des générations, sans lequel il ne saurait y avoir de souveraineté, en offrant de nouvelles perspectives aux jeunes agriculteurs.