Ma question s’adresse à Mme la ministre déléguée auprès du ministre de la santé et de la prévention, chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé.
Madame la ministre, nombreux sont les maires confrontés au fléau des déserts médicaux. Or la transformation du numerus clausus en numerus apertus n’est pas près de produire ses effets.
Face à cette situation, les maires cherchent désespérément des médecins français ou européens pour leurs administrés. Mais devant les échecs à répétition, ils se mettent finalement en quête de médecins hors Union européenne, quand ils ne sont pas sollicités par ces mêmes médecins.
Ceux d’entre eux qui ont des pistes pour faire venir un médecin étranger francophone abandonnent souvent leurs démarches, lassés des difficultés administratives. C’est à se demander si tout n’est pas fait pour décourager la venue de ces médecins en asphyxiant les maires par des démarches complexes, dont ils n’arrivent souvent pas à voir l’issue.
Pour ne pas paraître autocentré sur mon département, bien qu’il soit tout autant concerné, je vais prendre l’exemple de la commune de Latour-de-France, dans les Pyrénées-Orientales – mes collègues Jean Sol et François Calvet connaissent très certainement cette histoire.
Cette ville n’a plus de médecin généraliste depuis le 22 octobre 2021, situation devenue malheureusement banale dans nos territoires ruraux. Le maire a réussi à trouver un médecin pour sa commune, mais celui-ci est Libanais et exerce actuellement à Beyrouth. Le docteur en question, qui a trente ans d’expérience et qui a effectué une partie de ses études à Lyon, est prêt à quitter le Liban pour s’installer à Latour-de-France. Seulement, depuis le début de l’année, le ministère de la santé bloque son dossier, laissant le maire dans l’incompréhension. Cet exemple n’est, hélas, pas isolé et c’est bien l’ensemble de nos territoires ruraux qui sont confrontés à ces difficultés.
Compte tenu de la tension qui règne en France en matière d’accès aux soins, ne devrions-nous pas songer à favoriser l’implantation de ces médecins non communautaires, en facilitant, de façon dérogatoire, les procédures administratives ? Cela permettrait d’apporter une réponse, même partielle, à la crise des déserts médicaux.
Pourquoi, par exemple, ne pas organiser cinq à dix concours d’évaluation des connaissances et compétences par an, au lieu de un à deux actuellement ?
Répondre à la pénurie de médecins passera forcément par de multiples dispositifs. Celui-ci en est un parmi tant d’autres. Aussi, madame la ministre, pourriez-vous nous indiquer ce que compte faire le Gouvernement en la matière ?