Intervention de Guy Benarroche

Réunion du 12 octobre 2022 à 15h00
Orientation et programmation du ministère de l'intérieur — Rapport annexé

Photo de Guy BenarrocheGuy Benarroche :

La dégradation de l’état moral, le mal-être et la souffrance des forces de l’ordre constituent le premier des constats effectués par la commission d’enquête sur l’état des forces de sécurité intérieure menée par le Sénat, c’est-à-dire par nous-mêmes, en 2018. Le taux de suicide anormalement élevé, supérieur de 36 % à celui de la population, constitue le révélateur de cette situation. Cet état des lieux inquiète l’ensemble des sénatrices et sénateurs, en particulier ceux de notre groupe.

La lutte contre cette situation de souffrance doit être une priorité du ministère de l’intérieur. Il apparaît que l’état moral des policiers et gendarmes ne saurait être amélioré sans le concours actif des cadres de management et de commandement des personnels. À cet égard, le rapport de la commission d’enquête du Sénat soulignait que le management au sein de la police nationale, jugée trop éloignée du terrain et peu à l’écoute des réalités et des difficultés des agents, contribue à la perte de sens du travail et à la démotivation des agents. Il indiquait également que les dispositifs de lutte contre les risques psychosociaux se révèlent toutefois peu efficaces si, parallèlement, les supérieurs hiérarchiques immédiats ne sont pas davantage à l’écoute de leurs subordonnés. C’est marqué au coin du bon sens dont fait toujours preuve le Sénat.

Monsieur le ministre, nous ne faisons qu’expliciter votre ambition, qui rejoint la nôtre : mieux accompagner les forces de l’ordre dans leurs conditions de travail. Cela passe par un encadrement à l’écoute du mal-être, avec des outils pour aider les agents.

La formation des personnels d’encadrement de la police et de la gendarmerie apparaît donc comme un levier essentiel de l’amélioration de l’état des personnels. Un supérieur hiérarchique direct en contact régulier avec ses subordonnés sera à même de les écouter et d’être attentif à leur état moral.

Monsieur le rapporteur, nous pensons que le rapport du Sénat sur le sujet ayant été publié et ses conclusions étant donc déjà connues, vous pourriez émettre un avis favorable sur cet amendement.

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