Monsieur le sénateur Patient, la production d’électricité en Guyane fait l’objet d’une attention toute particulière. L’État et la collectivité de Guyane ont acté le remplacement de la centrale de Dégrad-des-Cannes par une centrale située à Larivot, fonctionnant aux bioliquides. Les travaux de construction ont été arrêtés en raison de plusieurs contentieux.
Le 11 octobre 2022, à la suite de la décision de la cour administrative d’appel de Bordeaux de suspendre l’exécution de l’annulation du permis de construire, les ministres de la transition énergétique et des outre-mer ont demandé à EDF de reprendre les travaux pour une mise en service à la fin de 2026. Cela nécessite de prolonger l’activité de la centrale de Dégrad-des-Cannes jusqu’à cette date.
Pour l’instant, l’essentiel de la production est assuré par le barrage de Petit-Saut. La priorité est donnée aux installations de production basées sur le photovoltaïque et la biomasse. Bien que vieillissante, la centrale de Dégrad-des-Cannes tient l’équilibre entre l’offre et la demande au quotidien, malgré deux moteurs déclassés et deux autres en maintenance sur ses neuf moteurs. Des turbines à combustion assurent la production de secours.
La spatialisation actuelle des moyens de production impose, pour garantir une bonne résilience du système électrique, de développer des projets notamment dans l’ouest guyanais. Ce projet de centrale électrique de l’ouest guyanais (CEOG) a malheureusement pris du retard.
Dans les communes de l’intérieur, non interconnectées, la production est surtout assurée par des centrales thermiques vieillissantes, même si de nombreux projets de production décarbonée émergent, comme à Saint-Georges.
À Maripasoula, une série d’avaries a récemment touché plusieurs moteurs et fortement perturbé la fourniture d’électricité qui est redevenue nominale. Une centrale photovoltaïque devrait entrer en service en 2024 et les travaux sur le projet de barrage bientôt débuter.
Comme le prévoit le code de l’énergie, la programmation pluriannuelle de l’énergie, coélaborée par l’État et la communauté territoriale de Guyane, doit être révisée.
Des groupes de travail se sont réunis depuis le mois de mai dernier pour définir les grandes orientations. Pour ce qui est de l’autonomie énergétique en 2030, il convient de souligner que la production d’électricité sera quasiment entièrement renouvelable à cette échéance. Elle représente un peu plus du tiers de la consommation d’énergie finale en Guyane, contre 62 % pour les transports.