Tout comme notre rapporteur général, j’entends souvent parler d’austérité, mais je cherche en vain à savoir à quel moment une telle politique a été réellement appliquée en France. Lors de sa nomination comme Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici avait déclaré qu’il fallait « sortir de la logique austéritaire » ; je lui avais demandé ce qu’il entendait par là. Quand on voit que les dépenses publiques augmentent chaque année de 20, 30, voire 50 milliards d’euros, on ne peut pas continuer à parler d’austérité !
Pour ma part, je défends une politique sérieuse et rigoureuse, dont je ne sais s’il convient de la nommer « austérité » ; elle consiste simplement à faire attention à tout ce que l’on dépense, car un euro est un euro. Or nous n’avons pas du tout l’impression que le budget de l’État obéit à de tels principes.
Monsieur le ministre, je vous entends parler de trajectoire, mais j’apprécierais que l’on distingue les dépenses courantes des dépenses exceptionnelles. Il est un peu facile de prendre pour référence une année où les dépenses exceptionnelles étaient importantes, en promettant – que l’on ne s’inquiète pas ! – de les baisser progressivement, pour une diminution globale des dépenses de 0, 4 % ou 0, 5 % chaque année. Non : ce sont les dépenses courantes à elles seules qui doivent diminuer à ce rythme ! Il faut faire très attention au choix du point de départ.