Intervention de Chantal Jouanno

Réunion du 21 juin 2011 à 9h30
Questions orales — Difficultés de l'élevage bovin

Chantal Jouanno, ministre des sports :

Monsieur le sénateur, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser M. Le Maire, retenu par la préparation de la réunion des ministres de l’agriculture du G20 qui se tiendra cette semaine à Paris.

M. Le Maire a fait du soutien aux filières d’élevage la priorité de son action en 2011. Quelle est la situation aujourd’hui ? Vous l’avez rappelée, monsieur le sénateur : des prix trop peu rémunérateurs, une volatilité insupportable du coût de l’alimentation animale, aujourd’hui aggravée par la sécheresse et par une concurrence européenne et mondiale de plus en plus féroce.

Dans ce contexte, il est plus que jamais indispensable d’accompagner ces filières dans leurs efforts de modernisation. Concernant l’élevage de bovins allaitants, M. Le Maire a élaboré, le 12 janvier dernier, une feuille de route avec l’ensemble des acteurs de la filière « bovin viande ». Celle-ci repose tout d’abord sur l’introduction d’une plus grande transparence : M. Le Maire a missionné à cette fin l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, qui doit lui remettre son rapport final dans les prochains jours. Dans cette optique, il a également souhaité qu’une réflexion soit menée sur la révision du système de cotations pour les gros bovins. Elle a débouché, dès le début du printemps, sur la mise en place d’un schéma rénové.

Cette stratégie repose en outre sur la mise en œuvre de nouveaux instruments destinés à lutter contre la volatilité du coût de l’alimentation animale : c’est là un sujet majeur, qui sera au cœur, cette semaine, des discussions des ministres de l’agriculture du G20.

Cela rend indispensable le développement de la contractualisation entre les filières végétale et animale, dont Bruno Le Maire a demandé la mise en œuvre dès le 1er juillet 2011.

Enfin, cette stratégie fonde l’accord volontaire du 3 mai dernier, par lequel tous les acteurs de la filière « viande » se sont engagés à rouvrir les négociations commerciales en cas de variation excessive des prix de l’alimentation animale.

Par ailleurs, Bruno Le Maire se bat pour ouvrir à nos filières de nouveaux marchés et faciliter les exportations de bovins. Ainsi, 5 millions d’euros ont été engagés dans un plan de communication destiné à mettre en valeur la viande française. Il a mis en place une cellule export et obtenu l’ouverture ou la réouverture de nombreux marchés : libanais, égyptien, azéri, ukrainien, russe… Parallèlement, l’interprofession vient de créer le groupement « France export bétail et viande ».

La contractualisation est un autre axe de travail majeur. M. Le Maire a demandé à l’interprofession d’y travailler et attend un accord définitif dans les prochains jours concernant le secteur des jeunes bovins et la mise en place d’indicateurs de tendance de marché.

Enfin, à l’automne dernier, le Gouvernement a mis en œuvre des plans de développement auxquels seront consacrés 300 millions d’euros. Les filières bovine, ovine et caprine comptent parmi les principales bénéficiaires.

Au-delà de ces mesures, Bruno Le Maire a convaincu nos partenaires européens de la nécessité d’engager une réflexion stratégique sur l’avenir de nos filières bovines. Ainsi, c’est sur sa proposition que Dacian Ciolos, commissaire européen à l’agriculture et au développement durable, a annoncé la mise en place d’un groupe de travail ad hoc, dans la perspective de la réforme à venir de la PAC.

M. le président. La parole est à M. René-Pierre Signé.

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