Beaucoup vient d’être dit. Cette discussion est très importante, car les 10 gigawatts espérés dans les dix années à venir correspondent à la production des six EPR que nous voulons lancer. Ce n’est pas rien !
Nous devons reconnaître qu’un certain nombre de projets n’ont pas atteint les objectifs souhaités et que la transparence sur la visibilité ou les modalités de construction n’a pas été suffisante.
Cependant, nous tirons les leçons de nos erreurs. Aujourd’hui, les projets sont proposés et organisés en prenant beaucoup mieux en compte les parties prenantes et en faisant attention à l’impact paysager et aux conflits d’usage. Nous allons pouvoir tirer parti de cette maturité dans les années à venir.
Nous avons eu un débat sur les filières industrielles, que ce soit en matière photovoltaïque ou en matière d’éolien terrestre. Aujourd’hui, pour l’éolien en mer, nous disposons des briques d’une filière industrielle qui permet une création nette d’emplois et qui exporte aux États-Unis ou en Écosse, alors même que nous avons à peine commencé à installer des pales et nacelles d’éoliennes. Les sites industriels existent, et représentent la bagatelle de 6 500 emplois directs, à Cherbourg, à Saint-Nazaire ou au Havre.
Les élus sont inquiets. Ils redoutent que cette filière soit fragilisée par le signal que nous allons envoyer, si nous laissons entendre que nous n’utiliserons pas ces matériels pour nos propres parcs, car nous attendrions d’autres technologies pour pouvoir développer des parcs à plus de 40 kilomètres des côtes. Ce n’est pas tenable.
L’article 12, dans sa rédaction actuelle, fait peser un très lourd risque de contentieux sur les projets en cours. Les porteurs de projets ne seront pas concernés, contrairement à l’État, qui aura défini les zones d’accueil des éoliennes. Les extensions seront bloquées, tout comme les projets qui ne sont pas encore complètement attribués.
Moi-même, je ne suis pas en mesure d’interpréter correctement l’article qui prévoit la possibilité de revenir en deçà des 40 kilomètres, pour des raisons techniques ou économiques. Comment apprécier ces raisons ? Ce sera un nid à contentieux infernal !