Entre 2014 et 2019, les investissements publicitaires des opérateurs de jeux en ligne ont grimpé de 25 %. Les publicités pour les paris sportifs font l’objet de campagnes publicitaires intenses, par exemple pendant les compétitions de football, comme ce fut constaté en 2021. Ces publicités aux pratiques contestables poussent aux pratiques excessives.
Le résultat est sans appel : dorénavant, 40 % du chiffre d’affaires des opérateurs de jeux d’argent proviennent de personnes ayant une pratique excessive du jeu et les jeunes sont six fois plus susceptibles d’adopter un comportement problématique.
Le jeu en ligne – paris sportifs et hippiques, poker – ne cesse de progresser depuis l’ouverture du marché en 2010.
À propos du poker, celui-ci est associé à la publicité et à la réussite sociale avec des joueurs stars qui gagnent leur vie en jouant et qui sont donc, en quelque sorte, des modèles.
Cela occasionne des dépenses de plus en plus importantes : les mises ont quasiment été multipliées par trois en cinq ans et elles ont presque quintuplé sur internet. La dépense moyenne est de 400 euros par an.
Le nombre de joueurs excessifs a doublé en cinq ans et cela concerne 1, 37 million de personnes.
L’Autorité nationale des jeux pointe de plus en plus des manquements à l’obligation d’identification et d’accompagnement des personnes dont le jeu est pathologique.
Bref, nous sommes devant un véritable problème de santé publique : compulsion, dépendance et addiction entraînent en cascade des difficultés sociales, relationnelles, psychologiques et médicales.
Ce jeu pathologique est une forme de pratique dans laquelle le joueur perd jusqu’à la notion même du plaisir de jouer. Comme dans toute addiction, il développe une dépendance très forte, il s’engage en pure perte dans une course sans fin à la recherche du plaisir initial et alternent phases d’abstinence et de rechute, remords, désespoir et souvent, malheureusement, tentatives de suicide. Cette pathologie est reconnue.