Intervention de Jean-François Longeot

Réunion du 9 novembre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Formation aux métiers de la transition écologique

Photo de Jean-François LongeotJean-François Longeot :

Ma question s’adresse à M. le ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion.

La 27e conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, ou COP27, s’est ouverte dimanche dernier à Charm el-Cheikh. Il s’agit d’un rendez-vous déterminant pour l’avenir de la planète. Nous ne pouvons que saluer les engagements pris par l’Europe et la France pour parvenir à la neutralité carbone en 2050.

Atteindre cet objectif demandera des compétences. C’est précisément l’objet de ma question : les ressources humaines nécessaires à la transition.

Si nous ne prenons pas assez au sérieux l’enjeu de la formation, la transition écologique pourrait demain se heurter à une pénurie de savoir-faire dans notre pays. En ce moment même, des soudeurs américains réparent les défauts de corrosion sous contrainte de notre parc nucléaire, car nous n’avons pas assez de ressources humaines pour y parvenir seuls dans les délais resserrés actuels.

Parmi les problématiques les plus parlantes au sujet de la pénurie de compétences, on sait que le secteur des transports est l’un des gros émetteurs de gaz à effet de serre. Le ferroviaire aura un rôle clé dans le verdissement de ce secteur. Or une étude prospective menée par l’Observatoire de la métallurgie a récemment démontré que, d’ici à 2030, le besoin en ingénieurs ferroviaires serait de près de 14 000 ingénieurs, nécessitant plus de 7 900 nouveaux recrutements en tenant compte des départs à la retraite. Cela signifie que devraient sortir des formations supérieures spécialisées dans le ferroviaire environ 790 ingénieurs par an, alors qu’il n’en sort aujourd’hui que 250.

La question est en l’occurrence quantitative, mais elle est aussi qualitative. Il faut former à la décarbonation. C’est particulièrement vrai dans le domaine des énergies renouvelables, du nucléaire ou encore de l’agriculture. Tel était d’ailleurs le message de l’appel des étudiants de l’AgroParisTech, déplorant ne pas être formés à l’agroécologie.

Monsieur le ministre, à l’heure de la COP27, notre système de formation initiale et continue a-t-il bien pris en compte l’enjeu de la transition environnementale ? Si oui, comment ?

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