Intervention de Marie-Arlette Carlotti

Réunion du 9 novembre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Condamnation française et européenne de la répression en iran

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, depuis cinquante-quatre jours, le sang coule en Iran, et c’est d’abord le sang des femmes.

En février 1979, avant même l’instauration de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Khomeini considérait déjà que la liberté de la femme était l’un des principaux obstacles à son projet politique.

Depuis l’élection de l’ultraconservateur Raïssi, la situation s’est encore dégradée. Depuis cinquante-quatre jours, depuis la mort de Mahsa Amini, les manifestations se multiplient et la répression est de plus en plus brutale au fur et à mesure que le pouvoir se sent en danger. Une répression sans précédent s’abat sur le peuple iranien. La police ouvre le feu sur les manifestants. On recense plus de 300 morts et 14 000 arrestations, comme celle de ces deux journalistes qui ont été emprisonnées pour avoir dénoncé le crime commis par la police des mœurs. Toutes celles qui brûlent leur voile, qui arrachent leur carcan, qui se coupent les cheveux risquent aujourd’hui la peine de mort. L’Iran balaie l’intégralité des droits humains.

Pourtant, depuis mai 2021, la République islamique d’Iran est membre de la commission de la condition de la femme des Nations unies. C’est surréaliste ! Vous conviendrez, monsieur le ministre, que, en niant le droit des femmes et en menant une répression féroce contre son peuple, l’Iran a démontré qu’il n’avait pas sa place au sein d’une commission qui promeut le droit des femmes et l’égalité des sexes. Les premiers à réagir ont été les Canadiens, suivis des États-Unis, qui lancent désormais une initiative pour provoquer le départ de l’Iran de cette instance.

Que dit la France, monsieur le ministre ? Allez-vous exiger l’exclusion de l’Iran de la commission de la condition de la femme de l’ONU ? Le régime des mollahs n’a rien à y faire !

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