Permettez-moi de répondre aux différents orateurs, ce qui nous permettra peut-être de gagner du temps dans le débat d’amendements.
Je me réjouis de l’ensemble des amendements qui ont été déposés à cet article, et je me félicite que le Sénat se soit emparé du sujet de la prévention.
C’est la première fois que le ministère de la santé est aussi celui de la prévention. L’on peut certes déplorer que les choses n’aillent pas assez loin, mais c’est un premier pas qui est loin d’être négligeable, et il sera suivi par un certain nombre de mesures complémentaire qui ne figurent pas dans le PLFSS.
Je suis globalement en accord avec les propos de Mme la rapporteure, même si nous aurons quelques légers différends.
L’intérêt de ces rendez-vous de prévention est non pas de toucher les personnes qui se rendent tous les mois chez leur médecin et qui ont un suivi parfaitement régulier, mais bien d’aller chercher les publics qui sont les plus éloignés du soin et de la santé. Tel est l’un des enjeux des conseils nationaux de la refondation (CNR) territoriaux.
Dans les quartiers nord de Marseille, j’ai constaté l’importance des médiateurs de santé dans le cadre de la prévention – nous pourrons y revenir lors d’un futur débat.
Il est nécessaire d’aller vers des publics éloignés du soin et de leur proposer des parcours de santé à l’issue des rendez-vous de prévention. Ces derniers ne sont pas des one shot, si je puis dire, mais bien le début d’une prise en charge beaucoup plus globale.
Force est de constater que les dépistages organisés n’ont pas toujours l’efficacité attendue : seulement 50 % des femmes qui devraient bénéficier d’un dépistage du cancer du sein et 30 % des hommes qui devraient bénéficier d’un dépistage du cancer colorectal en bénéficient réellement. C’est dire l’importance de ces rendez-vous de prévention et la confiance qu’il faut accorder aux professionnels de santé pour adapter leur contenu à chaque individu.
Nous avons préféré le terme « rendez-vous » à celui de « consultation », car ce dernier peut prêter à confusion dans la mesure où il donne à penser qu’il se fera systématiquement face à un médecin. Or nous estimons – nous attendons sur ce point l’avis du HCSP – que d’autres professionnels de santé peuvent participer à cet effort de prévention.
Les jeunes de 12 à 17 ans sont une cible que nous devons toucher dans le cadre de la prévention. Ils font déjà l’objet de rendez-vous obligatoires, mais le travail que nous engagerons à ce sujet dans le cadre des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant permettra de préciser à nouveau les choses.
Enfin, je vous informe du lancement, la semaine dernière, d’une mission « sport-santé » dans le cadre de la prévention primaire, secondaire et tertiaire. Celle-ci a pour objet de compléter d’autres propositions, comme les trente minutes d’activité physique à l’école et les deux heures d’activité sportive au collège et au lycée.
Cette mission doit également faire le point sur les maisons sport-santé, lancées dans le cadre de la stratégie Ma santé 2022 – conformément à l’engagement du Président de la République, le nombre de celles-ci excède les 500 –, ainsi que sur les prescriptions d’activité physique adaptée.
Cette mission, dont les résultats sont attendus pour la fin du premier trimestre de 2023, est menée conjointement par le ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques, le ministère des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées et mon ministère.
Si vous le souhaitez, mes collègues et moi-même pourrons présenter les résultats de cette mission devant la commission des affaires sociales au début de 2023.